Actualités

Grand entretien avec Anne-Laure Druguet & Hervé Huchet

Respectivement Directrice Internationale de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, et Directeur du Développement International PROMAS/Fédération des Industries du Vêtement Masculin. La stratégie à l’export, entre prudence et conquête de nouveaux marchés. Le 20 novembre prochain à Paris, l’événement Welcome on board proposera conférences et ateliers pour explorer les opportunités de développement à l’international de la filière mode. Avec nos experts, le point en avant-première sur la situation géopolitique du moment et les temps forts de cette journée. 1/ En amont de l’événement, pouvez-vous nous présenter votre regard sur le contexte géopolitique international, et ses conséquences pour la filière ? HH. A l’évidence, ce contexte transforme en profondeur l’ensemble des marchés. Aux Etats-Unis, les taux de change et les nouvelles taxes en vigueur nous sont défavorables. Face à cela, nous constatons que les marques françaises déjà installées conservent leurs clients mais qu’il est plus difficile pour les nouvelles de s’implanter.  Au Japon, le Yen nous est défavorable mais le marché reste intéressé par les marques françaises. En Chine, les marques locales sont devenues plus performantes et compétitives, ce qui recentre les opportunités sur nos marques de luxe et nos maisons les plus créatives. D’une manière générale, la prudence s’impose avant de se lancer dans un développement à l’international. Ceci passe par l’élaboration d’un business plan précis et la nécessité de se rendre, en amont, dans le pays choisi pour comprendre sa culture, les attentes des clients et s’assurer qu’elles sont en phase avec l’identité de sa propre marque.  Par ailleurs, il faut savoir que les acheteurs prennent du temps avant de référencer une nouvelle marque. Il est dont indispensable de prévoir dans sa stratégie trois participations au moins à des salons pour espérer un retour sur investissement positif. ALD.  Ces récents événements ont démontré l’extrême volatilité des marchés. Il est donc essentiel, pour les marques de mode, de travailler à répartir les risques. Mais il ne faut oublier aussi que la période peut être source de nouvelles opportunités en termes de marchés, à conforter ou à conquérir. 2/ L’événement Welcome on board a justement pour but d’accompagner les marques dans leur développement à l’international. Dans ce contexte, quelles sont les recommandations générales des experts ? HH. La situation permet en effet de se tourner vers de nouvelles destinations qui peuvent constituer de vraies opportunités : Afrique du sud, Inde, Indonésie … et d’être attentif aux politiques européennes qui prévoient de nouveaux accords de libre échange pour faciliter l’export (toutefois liés à une production made in Europe). Par ailleurs, il est essentiel de diversifier son sourcing pour éviter d’être pénalisé par de fortes taxes sur certains marchés. Pensé par des directeurs export d’institutions et destiné aux dirigeants de marques, Welcome on board offrira un panorama à 180° des opportunités de marchés, des stratégies à mettre en place, des outils à développer… 3/ Quels seront les temps forts de cette journée ? ALD.  Conférences et tables rondes permettront d’aborder les questions clés en termes de développement international.  Comment se réinventer dans un monde instable et transformer cette instabilité en opportunité ? Quelles sont les attentes des acheteurs internationaux en termes de prix, de volumes, et de durabilité ? Au-delà des implantations classiques, quels formats plus agiles ont déjà fait leurs preuves (pop-ups, corners et collaborations locales) ? Enfin, nous évoquerons le rôle de la révolution digitale dans le développement d’une stratégie à l’international, avec un focus sur l’IA et la data, pensées comme de nouveaux agents pour l’export. 4/ L’événement Welcome on board s’intègre à une politique globale menée par les différentes fédérations membres de l’Ufimh, et avec le soutien du Défi, pour accompagner les marques dans leur croissance à l’international. Quelles sont les différentes actions mises en place ? HH. La Fédération française du vêtement masculin (PROMAS) soutient des événements avec le même objectif dans des pays précis : Italie, Danemark, USA, Japon, Corée,Taiwan. Nous accordons des subventions pour la protection de nos marques en Asie et la participation à des showrooms aux USA et en Asie. Enfin, le programme Boarding pass accompagne 4 marques créatives à forte image sur des marchés à fort potentiel. Après la Corée en 2025, l’événement est prévu en Chine en 2026. ALD. La Fédération du Féminin accompagne les marques sur une dizaine de marchés. Aux Etats-Unis avec un plan de subventions pour les salons de mode et d’art de vivre à NY et les salons de mode à Miami. En Grande-Bretagne avec des subventions pour la participation à des salons locaux  et l’organisation d’un retail tour. A Tokyo, Seoul et Taipei, nous organisons des salons  Mode in France pour présenter une sélection de marques françaises aux partenaires locaux. En Chine, nous accompagnons les partenariats avec des showrooms locaux. Et, c’est nouveau, nous participons au financement d’opération de visibilité des marques françaises en collaboration avec des influenceurs et showrooms chinois pour la Fashion Week de Shanghai de mars 26. Au Moyen Orient, nous mettons en place un showroom Mode in France à Dubai et un pop-up à Dubaï. Inscription et programme : https://www.promaslist.com/actualites/welcome-on-board-les-rdv-du-20-novembre-25  

Cap sur Tokyo !

En février prochain, quelque 70 marques de mode françaises feront l’événement dans la capitale nippone avec une présentation de leurs prochaines collections et de multiples rencontres avec acheteurs et influenceurs locaux. Emmenée par PROMAS et la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (FFPAPF), une opération ambitieuse, destinée à exploiter les (nombreuses) opportunités offertes par le pays.  C’est désormais un rendez-vous bien rodé. Chaque année, PROMAS et la FFPAPF organisent une série d’événements à l’étranger avec une sélection de marques de mode françaises. L’objectif est clair… Offrir à ces maisons toutes les clés d’une implantation réussie dans un pays, ou d’une accélération de leur développement lorsque celles-ci y sont déjà installées. Très structuré, cet accompagnement permet d’appréhender une culture et un marché, de saisir les attentes particulières des consommateurs et de nouer des contacts précieux avec les personnalités-clés sur place – acheteurs (concept stores, grands magasins), bureaux de presse, journalistes, influenceurs… Ces séjours sont aussi l’occasion d’échanges très riches entre les dirigeants des différentes marques invitées, avec un mix de jeunes maisons et d’autres plus installées. Preuve de l’efficacité de ces opérations, les retours d’expérience se révèlent toujours très positifs. Les marques plébiscitent cet accompagnement très concret, elles soulignent aussi l’importance du facteur psychologique : une façon de lever les inhibitions, de montrer par l’exemple que ce développement est possible, et qu’il sera un succès. La preuve avec les deux prochains voyages proposés à Tokyo, dans un contexte où le Japon offre aujourd’hui de nombreuses opportunités pour les marques françaises. Opportunités qui tiennent notamment au rayonnement de la mode française dans le pays et à la montée en puissance d’un tourisme international qui participe à doper les ventes. Le marché japonais se doit donc d’être exploré, même si les marques déjà sur place l’affirment toutes. Une implantation au Japon nécessite du temps, un investissement financier important et la mise en place d’une stratégie de développement éprouvée pour s’assurer du succès de l’opération …  Avec les marques de mode femme, du 4 au 6 février… A l’occasion des 30 ans de Mode in France – le rendez-vous des marques françaises avec le marché japonais, la FFPAPF organise trois jours de visite à Tokyo avec un programme aussi complet qu’ambitieux. Près de 60 marques présentes sur place profiteront tout d’abord d’un retail tour, avec la visite des principaux magasins de distribution de la ville. Elles auront ensuite l’opportunité de présenter, durant ces trois jours, leurs collections automne-hiver 26-27 à un ensemble d’acheteurs (concept-stores, grands magasins) et de partenaires japonais. Elles bénéficieront également du programme MIF Shaker à distance, qui accompagne les marques souhaitant faire leurs premiers pas au Japon : clé de compréhension du marché, présentation optimale de sa marque et appréhension des attentes de la clientèle locale… Avec les marques de mode homme, du 17 au 19 février à Tokyo. Depuis quatre saisons, PROMAS organise List Tokyo, un showroom au cœur de la capitale qui présente les collections de six marques françaises de mode et accessoires homme et mixte, sélectionnées par un comité d’experts du marché Japonais. Et ce n’est pas tout puisque l’événement (quatre jours sur place), permettra également aux dirigeants de participer à un workshop d’une journée autour du retail, les trois autres jours étant dédiés à des rencontres avec des acheteurs et des influenceurs. L'occasion aussi de prendre la mesure des tendances lourdes qui font aujourd’hui la spécificité du marché japonais, notamment le désir grandissant des consommateurs pour des marques créatives, capables de les séduire avec un story-telling fort. En savoir plus sur Mode In France Tokyo 2026 : https://tokyo.modeinfrance.com/fr/  

3 questions à…. Rodolphe Gardies, cofondateur d’Asphalte.

Lancée en 2016, Asphalte s’est fait une place dans l’univers de la mode via une formule aussi vertueuse qu’ambitieuse : une mode durable, accessible et pensée autour d’un modèle de cocréation inédit. Conversation avec son cofondateur Rodolphe Gardies, alors que la maison, en forte croissance, récolte notamment les fruits de son implantation en Allemagne….   Parlez-nous de la philosophie de votre marque… Asphalte est née en 2016 avec une idée très simple : proposer des vêtements intemporels au sens noble du terme. Un vestiaire dont on ne se lasse pas, pensé pour durer et fabriqué avec des matières naturelles, le tout fabriqué exclusivement dans l’Union Européenne. Après la mode homme, nous avons lancé la femme en 2021, qui représente aujourd’hui 35% de nos ventes et continue de se développer. Quelles sont les clés de votre succès ? La marque s’est construite autour de trois piliers avec, tout d’abord, un système de précommande, ce qui nous permet de produire ce que nous sommes certains de vendre. Nos fidèles doivent attendre quelques semaines la livraison de leur vêtement mais ils bénéficient, grâce à cette formule, d’un excellent rapport qualité-prix : un pull 100% laine mérinos fabriqué au Portugal à 99 €, un jean 100% coton bio avec une toile spécialement développée pour Asphalte à 100 €. Pour que le système fonctionne, il ne faut pas commettre d’erreur sur les volumes, ni sur les modèles. C’est la raison pour laquelle nous avons également mis en place un système de cocréation. Nous envoyons des questionnaires à notre communauté (350 000 personnes désormais) qui nous fait part de ses désirs. Partant de ces attentes, nous proposons une centaine de pièces pour l’homme et la femme chaque année. Enfin, notre mode de distribution est essentiellement en ligne mais nous avons ouvert un magasin à Paris en 2024 et un à Bordeaux il y a quelques semaines. Le tout pour une croissance globale évaluée à 30% cette année. Une croissance qui tient notamment à votre développement à l’international… Nous avons décidé de nous ouvrir à l'international en 2021, en choisissant tout d’abord l’Allemagne. Après une longue enquête, nous avons compris que les valeurs d’Asphalte étaient très en phase avec celles des consommateurs allemands, notamment la lutte contre la surproduction ou la promesse de durabilité. Nous avons agi avec prudence, en lançant d’abord la mode homme. Une fois cet univers rentable, nous avons poursuivi avec l’univers femme qui marche très bien et nous comptons ouvrir un premier magasin dans les prochaines années. Aujourd’hui, l’Allemagne représente 15% de notre CA mais ce développement a pris du temps. Il a fallu comprendre la culture du pays, la façon dont les clients fonctionnaient, notamment via nos enquêtes dans le cadre des cocréations. Nous avons dû par exemple, adapter le ton de notre communication, les allemands étant moins sensibles à un franc-parler qui fonctionne très bien en France. Pour le moment, notre objectif est de conforter notre position en Allemagne avant de penser à d’autres pays. Un développement à l’international ne se fait pas à la légère, c’est un travail de longue haleine. Il faut agir avec méthode, et ne pas se décourager. Découvrez Asphalte : https://www.asphalte.com

Le grand entretien avec… Frédéric Maus, Président du salon Who’s Next.

Who’s Next, un catalyseur de transactions, et d’inspirations. C’est l’un des événements majeurs pour l’ensemble de la filière, notamment depuis l’importante croissance de ses visiteurs étrangers. Président du salon Who’s Next, Frédéric Maus nous dresse le bilan très éclairant de l’édition de septembre dernier. Nombre de visiteurs, nouveautés 2025, grandes tendances du secteur en termes de développement ou de distribution… Le point sur les axes-clé qui ont signé l’événement.    Le salon s’est déroulé du 6 au 8 septembre dernier dans un contexte géopolitique assez chahuté. Quel regard portez-vous de cette édition ? En dépit de la période difficile, le bilan s’est révélé très positif pour nos trois entités. Who’s Next s’impose désormais comme LE rendez-vous international de la mode et du retail. Bijorhca confirme son rôle de référent pour la joaillerie et Interfilière Paris est devenue une plateforme internationale incontournable en termes de sourcing et d’innovation textile. Côté visiteurs, nous avons enregistré une progression globale de 3%, portée notamment par nos partenariats stratégiques avec Ankostore (plus de 300 000 détaillants) et l’intégration de PagesMode (plus de 25000 boutiques référencées). En termes d’exposants, la tendance est identique. Plus de 1300 marques et fournisseurs ont répondu à l’appel et l’on observe une progression significative du marché international (37% France et 63% étranger). Le tout avec de nouveaux entrants, ce qui atteste de l’intérêt grandissant pour l’événement. Ces 1300 marques correspondent au nombre maximum pour la superficie du grand hall de la Porte de Versailles. Cette donnée n’est pas une contrainte mais une opportunité, qui permet d’affirmer notre rôle de curator via notre comité de sélection, et de déployer une offre en phase avec les attentes de nos acheteurs en termes de savoir-faire et de vitalité créative. Grâce à ce nombre restreint, nous restons un salon à taille humaine avec une expérience de visite unanimement appréciée… Même si Who’s Next s’impose comme le leader européen des salons pour la mode et les accessoires féminins : l’écosystème parfait pour remplir les carnets de commandes. Who’s Next est aussi un laboratoire d'idées et de prospective. Quelles évolutions avez-vous constaté pour ce cru 2025 ? Les collections printemps-été 2026 présentées étaient évidemment très variées mais on pouvait repérer quelques lignes de force, notamment un goût affirmé pour des palettes de couleurs joyeuses et bien vivantes. Une façon de rappeler le côté résilient de la mode, sa capacité à l’optimisme et à l’énergie, y compris dans un contexte plutôt morose. Autre observation positive, un engagement toujours soutenu pour l’éco-responsabilité, en dépit du backlash dont on parle beaucoup. Les enjeux écologiques restent une donnée incontournable pour les marques, induisant de nouvelles façons d'aborder la création. Enfin, nous avons observé une tendance grandissante à l’hybridation des modèles, qui semble plus que jamais la clé de croissance des industries créatives. Beaucoup de marques, nées en ligne, perçoivent aujourd’hui les limites de cette démarche et se tournent vers le wholesale et le réseau français de 14 000 détaillants multimarques. Ce canal historique de la mode, solidement installé et sans frontières, demeure la colonne vertébrale de la distribution mondiale. Pour les marques traditionnelles en revanche, un réseau de boutiques en propre devient souvent un investissement très lourd, ce qui les incite à se tourner vers le digital pour assurer leur croissance, tout en conservant le wholesale pour sécuriser volume et visibilité. Le salon se veut également un laboratoire de réflexion avec des prises de parole, des conférences… Notre Creative Hub a proposé une matériauthèque et des démonstrations de savoir-faire avec des focus couleurs, devenant un vrai laboratoire d’idées et d’innovation au cœur du salon. Who’s next Lab a prolongé cette dynamique en explorant des formes émergentes de création : impression 3D, IA générative et modélisation, matériaux bio-inspirés, design expérimental. Ces expériences se sont enrichies de formats culturels avec, notamment, la célébration des 40 ans du magazine de design Intramuros. Enfin, la WSN Academy a ajouté une dimension plus stratégique avec une série de conférences et de débats d’experts co-organisés avec la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (membre de l’UFIMH), valorisant un écosystème solide de partenaires institutionnels et professionnels : Francéclat, Comité Français de la couleur… Autant d’événements qui attestent que Who’s Next n’est pas seulement un lieu de transaction mais aussi un catalyseur d’inspiration. Un rendez-vous qui mêle créativité, innovation et idées neuves pour penser l’avenir des filières. Le salon a également fait l’actualité avec le lancement de Who’s Next Home et du parcours Sourcing & Solutions. Pouvez-vous nous en dire plus ? Who’s Next Home est né d’un constat, la convergence croissante entre mode et design. La rencontre de ces deux univers s’exprime notamment par les déclinaisons déco et design de nombreuses marques mais aussi par des modes de création très proches, l’inventivité de la mode venant souvent servir le dessin des objets du quotidien. De nombreuses marques proposent désormais des boutiques pensées comme des concept-stores, des lieux de vie avec des pop’up et de multiples univers, ce qui correspond à l’attente des consommateurs. Forts de ces observations, nous avons pensé cette entité Who’s Next Home avec la présence d’une cinquantaine de marques qui revendiquent une création artisanale et engagée, le tout organisé dans une scénographie immersive ; un espace d’inspiration à part entière. Dans le même temps, nous avons lancé le parcours Sourcing & Solutions pour faciliter les recherches des professionnels et connecter toute la chaîne de création, de la matière première au produit fini. Au cœur de ce parcours, le Creative Hub a réuni innovation et savoir-faire, prouvant que le sourcing - longtemps perçu comme une simple étape technique- s’impose désormais comme un vrai moteur de différenciation et de création de valeur. Vous préparez déjà la prochaine édition du salon, en janvier prochain. Pouvez-vous nous donner en avant-première, quelques informations ? Nous allons poursuivre notre implication dans le domaine du design avec la montée en puissance de Who’s Next Home qui deviendra Shoppe Object Paris, en association avec le groupe américain Andmore, exploitant d’espaces d’exposition et de showrooms haut de gamme. L’objectif ? Faire de l’entité un “salon dans le salon” et organiser ensemble des événements internationaux autour du design et du retail. Pour le reste, nous aimons garder le secret car la profession vient à Who’s Next pour vivre un moment un peu extraordinaire et nous essayons d'être aussi créatifs que les gens qui nous font confiance. La surprise est donc essentielle mais je peux vous déjà dévoiler le nom de cette prochaine édition : Room 01 26. Retrouvez informations et dates de la prochaine édition sur le site : www.whosnext.com

Programme Trait d’Union, un appel à candidatures pour promouvoir le Made in France.

Vous êtes à la tête d’une entreprise et vous souhaitez vous restructurer autour du Made in France ? Profitez d’une opportunité rare avec l’appel à candidatures pour le programme Trait d’Union qui se clôturera le 3 novembre prochain. Créé à l’initiative de PROMAS, la Maison du Savoir-Faire et de la Création (MSFC), le Groupement de la Fabrication Française (GFF), membres de l’UFIMH et avec le soutien du DEFI, ce programme permettra à cinq marques de mode françaises, créatives et engagées, de bénéficier d’un accompagnement personnalisé de qualité vers le Made in France. “Réactiver le dialogue parfois oublié entre créateurs et fabricants, essentiel à l’histoire d’un vêtement Made in France” : c’est l’objectif de Trait d’Union, le tout nouveau programme visant à accompagner “des marques de mode dans une démarche de production plus locale, responsable et engagée, en facilitant des collaborations concrètes avec des façonniers français aux savoir-faire d’exception”, exprime Hervé Huchet, directeur international de PROMAS. Le 8 octobre dernier a été lancé l’Appel à Candidatures, qui se clôturera le 3 novembre à minuit, permettant de sélectionner cinq marques françaises créatives qui bénéficieront de ce “Trait d’Union”. Une opportunité de développement pour les marques françaises Le projet est porté à la fois par PROMAS, l’Office de Promotion de l’Habillement Masculin, membre de l’Union Française des Industries Mode & Habillement (UFIMH), en collaboration avec la Maison du Savoir-Faire et de la Création (MSFC), le Groupement de la Fabrication Française (GFF) et ce, avec le soutien du DEFI. Représentées au sein d’un jury, qui se réunira le 21 novembre prochain - et devant lequel les marques présélectionnées viendront présenter leur projet - ces différentes structures choisiront les 5 lauréats qui seront officialisés le 27 novembre. Avec un top départ de Trait d’Union prévu le 6 janvier 2026 ! A la clef : un programme sur mesure déployé pendant un an avec l’objectif de “faciliter des collaborations entre marques et façonniers pour la réalisation de leur collection Printemps-Été 2027”. En bref, du coaching personnalisé pour des “marques qui veulent faire beau, juste et français” ! Non seulement les heureux élus seront assistés “pas à pas dans leur démarche de production locale, alliant exigence créative et maîtrise du geste”, mais ils bénéficieront aussi de la visibilité média grand public donnée au programme. Pour le couple marque-fabricant du Made In France, l’opération est “gagnant-gagnant”. Un accompagnement sur mesure “Nous donnerons aux cinq marques de mode sélectionnées les clés du succès pour le développement, la production et la distribution de leur collection et nous allons promouvoir ces entreprises ayant fait le choix du Fabriqué en France. Notre objectif est également de tisser des liens durables entre marques créatives et façonniers français tout en valorisant les savoir-faire d’exception des ateliers de confection du territoire auprès des marques de mode et du grand public”, souligne Sylvie Maignan, responsable de la MSFC. En effet, les cinq lauréates du programme auront accès à 12 mois de coaching et de masterclass dispensés par plusieurs experts sur les sujets de sourcing, de gestion de collection et de production mais également sur les stratégies marketing, financières et commerciales. Au cœur du dispositif, sera mise en place une équipe de trois coachs dédiés respectivement à l’audit et à la coordination de projet, à la production et enfin, au commerce Wholesale et Retail. Cet accompagnement sera “cousu main” pour chaque marque, permettant ainsi de coller à ses problématiques, identifiées lors d’une phase d’audit. Il comprendra un suivi opérationnel afin de structurer durablement ses collections en cohérence avec une confection française. Les critères de candidature Pour pouvoir candidater, plusieurs conditions doivent être réunies : être une marque de mode française avec au moins trois ans d’ancienneté, dont le chiffre d’affaires a été de 500 000€ H.T minimum en 2024, afficher un bilan positif et être à jour de la taxe DEFI. Il se peut qu’elle n’ait pas encore, jusqu’ici, fait fabriquer de modèles dans l’Hexagone, mais elle doit s’engager à y produire au moins un tiers du CA H.T. de sa future collection Printemps/Été 27 (Homme, Femme ou Unisexe) avec un ou plusieurs façonniers partenaires. Laquelle collection doit proposer 60 % minimum de chaîne et trame. Du côté des façonniers : un appel à manifestation d’intérêt Ce déploiement du Made in France passera par des mises en relation qualifiées avec des professionnels de la fabrication française reconnus pour l’excellence de leurs savoir-faire, qui seront assurées par les équipes du GFF et de la MSFC. Un appel à manifestation d’intérêt sera ainsi lancé par ces deux acteurs auprès des plus de 300 façonniers référencés sur la plateforme de la Maison du Savoir-Faire et de la Création, afin d’obtenir les combinaisons idéales “marques-façonniers”. Ce processus, accompagné de conseils personnalisés dans le choix des bons partenaires, vise à favoriser des collaborations engagées et cohérentes avec les besoins des lauréats sélectionnés. A ce titre, une charte d’engagement moral tripartite entre la marque, le fabricant et les organisateurs sera signée. Une ambition grand public : le Made in France, source de créativité Enfin, Trait d’Union comprend un plan de communication grand public qui valorisera le Fabriqué en France, en donnant la vedette aux marques et façonniers participants. Le programme Trait d’union souhaite casser les codes de perception du Made in France, en montrant une image qualitative et créative qui s’inscrit entre héritage des savoir-faire et modernité de l’appareil productif des façonniers. Une campagne de communication permettra de “suivre les parcours croisés des marques et des fabricants dans un esprit narratif à travers des contenus audiovisuels diffusés sur les réseaux sociaux”. Des photos, vidéos et autres vlogs des ateliers et créateurs mettront aussi des visages sur la fabrication et création françaises. Une façon très visible, sur le terrain, de faire connaître l’opération et le talent de ces acteurs. “Trait d’Union ne cherche pas à réinventer la mode, mais à la réenchanter. En valorisant la créativité des marques et les savoir-faire des ateliers français, en favorisant la relocalisation, en misant sur la collaboration et la transparence. Le programme esquisse une nouvelle culture de mode, celle du temps, du geste, et du lien ”, Sylvie Maignan, responsable de la Maison du Savoir-Faire et de la Création. Pour postuler au programme : https://traitdunion-mode.fr

3 questions à… Violaine Moreau, responsable de marché Femme aux Galeries Lafayette.

« La mode se reconnecte aujourd’hui à la vie réelle, au style de vie » En charge des achats pour la mode femme aux Galeries Lafayette, Violaine Moreau est l’une des observatrices les plus expertes de ce marché. Pour l’UFIMH, elle nous dévoile les temps forts de la prochaine saison 2026. 1/ Le salon Who’s Next de septembre 2025 vient de dévoiler les tendances mode du printemps-été prochain. Pouvez-vous nous en présenter les grands axes ? Qu’est-ce qui vous a séduit et quelles pièces vous semblent déjà cultes ? Cette saison, le salon a infusé une véritable énergie de renouveau ! L’été 2026 s’annonce sous le signe d’une féminité assumée, avec un vestiaire dressy et joyeux, après plusieurs saisons marquées par le minimalisme.  La palette de couleurs se veut lumineuse et optimiste :  jaune, vert tendre, bleu ciel, rose pastel, des teintes claires mais vibrantes. En parallèle, des nuances plus chaudes et terreuses - marron, ocre, doré - viennent ancrer la silhouette dans un esprit naturel et solaire, avec quelques touches flashy qui viennent réveiller l’ensemble. Les matières sont fluides et sensuelles : popeline légère, dentelle, crochet, touche de sequins pour le soir. On ose désormais le mix & match : rayures, pois, carreaux, imprimés décalés, jeux de textures… tout se mélange avec élégance. Côté formes, on observe le grand retour de la robe et du mini (mini-short, mini-jupe) avec une influence seventies et des coupes trapèze. Les pièces cultes de l’été 2026 ? La robe sous toutes ses formes, le polo à rayures, les ensembles chemise + short ou pantalon matchy-matchy, la veste, le legging qui sculpte le corps et les maillots ou bodys que l’on assume désormais à la ville comme à la plage. 2/ Tout ceci contribue à faire évoluer l’allure, une façon de porter la mode. De quelles façons ? On observe une évolution vers davantage de féminité et de douceur. L’allure devient plus fluide, plus instinctive. Les femmes n’ont plus envie de silhouettes trop construites. Elles recherchent une élégance naturelle, un chic sans effort, mais teinté de gaieté. Le vestiaire se veut à la fois confortable, désirable et joyeux - une mode qui fait du bien, tout simplement. 3/ Vous êtes aujourd’hui une observatrice privilégiée des désirs des consommatrices. Quelles sont leurs attentes ? Comment ces nouvelles collections s’attachent-elles à y répondre ? Aujourd’hui, les clientes recherchent avant tout des vêtements dans lesquels elles se sentent bien, des pièces confortables, faciles à porter, mais qui restent jolies et actuelles. Elles sont attentives aux matières, à la polyvalence des pièces, à la durabilité des collections. La mode retrouve aujourd’hui sa dimension émotionnelle : elle se reconnecte à la vie réelle, au style de vie. Elle n’est plus seulement une affaire d’image, mais aussi de bien-être et d’attitude.

Grand entretien avec… François Chimits, responsable de projets Europe à l’Institut Montaigne & Pierre-François Le Louet, co-président de l’UFIMH et vice-président d’IFM ALUMNI.

Comment diriger une marque de mode dans un contexte politique incertain ? Les Rencontres de Faverolles organisées par IFM Alumni ont réuni, le 13 septembre dernier, plus de 400 professionnels pour penser l’avenir du secteur. Echanges avec des experts internationaux, partages d’expériences entre créateurs et dirigeants d’entreprises… Le point avec François Chimits et Pierre-François Le Louêt sur les leçons à tirer de cette journée pour mieux comprendre les soubresauts du monde, et protéger la pérennité de nos entreprises.  1/ Comment définissez vous le contexte politique du moment, et quelles en sont les conséquences pour le secteur ? FC Nous vivons une période d'extraordinaire instabilité en matière de politique économique à l’international, ce qui entraine nos entreprises dans une dynamique d'Incertitude sur la quasi-totalité des marchés à l'export. Ceci s'explique par deux phénomènes. Le premier est la politique américaine de Donald Trump qui signe le retour d'un protectionnisme sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi le goût d’un président pour l'Incertitude. Cette instabilité orchestrée lui permet de se positionner au cœur de l’actualité et dans la lumière, dans un rôle de dealmaker-clé pour la marche du monde. Ceci se double d’un autre mouvement, déjà à l’œuvre avant l’ère Trump et certainement plus durable que lui. Les États-Unis sont à l’évidence moins ouverts sur le monde et moins enclins à endosser le rôle de gendarme de celui-ci. Ce désengagement, même partiel, remet en question la sécurité des européens, a fortiori dans un monde plus instable. PFLL  L’instabilité touche également notre pays avec une succession de gouvernements assez inédite. Toutefois, l’ensemble du spectre politique a récemment pris conscience de l’urgence d’agir. Le parlement a voté à l’unanimité la loi visant à réduire l’impact environnemental de la mode, ce dont nous nous réjouissons. Nous attendons dans les jours qui viennent l’avis de la commission européenne avant de réunir une commission mixte paritaire qui statuera sur le texte définitif. 2/ Ceci vaut pour les Etats-Unis mais l’autre grand facteur d’incertitude est la Chine…. FC C’est tout à fait juste et, contrairement à une Maison Blanche qui met en scène la furie Trumpienne, le pouvoir chinois cherche à masquer la réalité de ses stratégies et de ses ambitions. Depuis l’avènement de Xi Jinping, le système économique est totalement orienté vers le développement de sa base techno-industrielle. La consommation domestique n’est plus une priorité et ne suit pas. Le décalage entre des investissements massifs et une consommation qui patine entraine des surcapacités massives qui viennent inonder le marché mondial. La conjonction des déréglements de ces deux géants déstabilise profondément la mondialisation dans son ensemble et les acteurs européens en particulier. On peut considérer que si Trump est une forme de tempête sur la mondialisation, la Chine de Xi en est le changement climatique. PFLL Les plateformes chinoises inondent en effet le marché de leurs produits causant une crise économique, environnementale et sociale importante en Europe. Cela ne peut pas durer. La Chine a des ambitions très fortes concernant la réduction de son impact carbone et, plus généralement, a pris conscience que sa production devait être plus en accord avec le respect de l’environnement. La réduction des importations d’habillement à bas prix pourrait lui permettre d’atteindre ses objectifs. Nous devons l’aider à prendre conscience de cette nécessité. 3/ Face à ces interrogations, comment les entreprises peuvent-elles réagir ? FC La meilleure attitude face à l'incertitude, c'est l'agilité. Une capacité d'organisation et de prise de décisions rapide ; une capacité de transgression des silos traditionnels de décisions. Ceux-ci doivent évidemment être maintenus pour la marche habituelle des affaires, mais doivent se voir adjoindre des canaux de décisions et de communication d'urgence pour favoriser la réactivité. L’autre clé de cette agilité, c'est l'information. Il est indispensable d'investir dans la capacité à collecter et analyser l'information, ce qui impose une veille de qualité. Par ailleurs, il est essentiel, dans la mesure du possible, de diversifier à la fois ces marchés et ces approvisionnements. PFLL Malgré ce contexte extrêmement difficile, la singularité et la désirabilité des marques françaises continuent d’être un de nos atouts majeurs. Des marques souffrent, d’autres continuent heureusement de bien se porter. Toutes sont engagées dans une transformation profonde de leur modèle pour qu’il soit plus en phase avec les attentes sociales des consommateurs et le respect de l’environnement. Nous sommes fiers de ces valeurs qui sont des piliers du succès de nos marques et nous continuerons à les défendre. 4/ Dans un tel contexte, comment penser demain ? FC Il importe de ne pas céder au pessimisme tout en acceptant, avec lucidité, que le monde offre désormais – et sans doute durablement- plus de défis que d'opportunités. Face à cela, il faut investir avant tout dans ses capacités internes à y faire face. J'insiste une fois de plus sur ces dimensions d'agilité et de diversification. Lorsqu’on observe la marche des entreprises dans différents secteurs, on constate que ce sont les deux grands facteurs de succès, ou en tout cas de sur-performance, dans ces périodes de volatilité. On doit donc apprendre à riposter au plus vite, tout en élaborant des stratégies sur le temps long. PFLL La mode, c’est avant tout la création et ce moteur créatif n’est pas prêt de s’arrêter. Notre industrie est aux avant-postes de la modernité, elle montre la voie à des dizaines d’autres industries. Ce que nous vivons est très difficile mais ce n’est pas la première fois ni la dernière que nous vivons des crises. L’agilité est dans nos veines et nous sommes mieux armés que d’autres pour faire face à ce nouvel environnement parfois hostile. Quelles sont ces stratégies ? FC La principale est de se tourner vers d’autres marchés, même si les Etats-Unis offrent encore des opportunités à exploiter. Il existe un certain nombre de pays qui partagent notre préférence pour une marche du monde plus stable et qui, par ailleurs, s’inscrivent dans de vraies dynamiques de croissance. Je pense au Moyen-Orient, aux marchés encore émergents d'Asie du Sud-Est, à l'Inde et à l'Amérique du Sud où certains acteurs, notamment le Brésil, performent plutôt bien. Ces marchés n’ont pas encore une taille suffisante pour se substituer aux deux acteurs évoqués précédemment, mais ils offrent des perspectives de développement à court terme et des réelles possibilités d'expansion à long terme, grâce notamment à leur démographie. PFLL Avec le soutien du DEFI, nos fédérations sont extrêmement actives à l’international et ne cessent d’innover en proposant de nouveaux formats, de nouveaux territoires à découvrir. Les acteurs de la mode française ne doivent pas hésiter à se rapprocher des équipes internationales de nos fédérations. Elles les guideront dans la conquête de ces nouvelles opportunités…

Mode ultra-express… les fédérations européennes du textile et de l’habillement s’engagent dans une mobilisation commune.

Face au danger que représente la montée en puissance de la mode-ultra express, les industries européennes du secteur ont décidé d’unir leurs forces pour exiger de l’UE des actions d’urgence autour de deux axes. Freiner l’essor des plateformes asiatiques comme Shein et soutenir les entreprises qui, a contrario, investissent dans la durabilité, la qualité et l’innovation. Retrouvez, dans son intégralité, le texte de cette déclaration commune signée par l’ensemble des fédérations européennes le 16 septembre dernier, durant le salon Première Vision.  

Déclaration des Fédérations Européennes

du Textile et de l’Habillement

Les fédérations européennes du textile et de l’habillement constatent avec une vive inquiétude la montée en puissance de la mode ultra-express, alimentée par les plus grandes plateformes de e-commerce de pays tiers, qui représente d’ores et déjà, avec 4,5 milliards de colis importés en 2024 dans l’Union européenne, environ 5% des ventes (20% sur internet), et est en forte croissance. Contrairement aux entreprises et commerçants qui contribuent à un développement socio-économique de qualité dans toute l'UE, la mode ultra-express aggrave les déséquilibres environnementaux, économiques et sociaux :
  • Elle génère une surproduction de vêtements à durée de vie extrêmement courte, entraînant une hausse sans précédent des déchets textiles et de la consommation d’habillement.
  • Elle exerce une pression intenable sur les entreprises européennes, particulièrement les PME, qui s’efforcent de respecter des normes environnementales, éthiques et sociales exigeantes.
  • Elle menace les commerces dans toutes les agglomérations de l’Union, accélérant la désertification des centres-villes.
De plus, la mode ultra-express repose sur un modèle économique contraire aux règles en vigueur dans l’Union européenne et ses États membres. Entre autres, la fraude à la TVA, la violation des droits de propriété intellectuelle et les allégations trompeuses sont des problèmes récurrents dans le secteur de la mode ultra-express, qui alimentent la concurrence déloyale au sein du marché unique et désavantagent les entreprises qui respectent les normes sociales et environnementales élevées de l'UE. L'industrie textile européenne ne peut plus attendre des années avant que des mesures ne soient prises contre la mode ultra-express. Face à cette évolution, nous appelons solennellement et fermement :
  1. Les États membres de l’Union européenne à adopter des mesures visant à limiter la mise sur le marché de produits issus de la mode ultra-express et à soutenir activement les entreprises qui investissent dans la durabilité, la qualité et l’innovation.
  2. Les institutions européennes et les États-Membres à inscrire la lutte contre la mode ultra-express dans leurs priorités, en œuvrant sans délai à :
- Mettre en place immédiatement la réforme du Code des Douanes européen, dont les principes ont été convenus lors du Conseil de l’Union européenne du 27 juin 2025, - Accélérer les enquêtes en cours et adopter les sanctions les plus lourdes au titre du DSA (règlement européen sur les services numériques) et du DMA (règlement sur les marchés numériques) afin de rétablir les conditions d'une concurrence équitable, - Exiger des plateformes d’e-commerce qu'elles désignent des représentants légalement autorisés, afin qu'elles puissent être tenues légalement responsables, au même titre que tout autre concurrent au sein de l'UE, - Mettre en place des frais sur les petits colis afin de financer les contrôles en douane, - Supprimer l’exonération de droits de douane pour les envois de colis d'un montant maximal de 150 €, - Faire recouvrer la TVA sur les envois de mode ultra-express, - Entamer un dialogue avec les autorités chinoises sur ces plateformes dont les pratiques contredisent leurs objectifs environnementaux.
  1. Les consommateurs européens à privilégier les produits durables et à soutenir les entreprises et les marques engagées dans une transition responsable du secteur textile et habillement.
L’Union européenne a les moyens et le devoir d’agir immédiatement pour renforcer la compétitivité de l’offre européenne et par là même de protéger ses salariés, tout en réduisant l’impact environnemental de la consommation textile. La mode ultra-express ne peut devenir la norme. Il est temps d’agir collectivement pour promouvoir un modèle économique fondé sur la qualité, la transparence, la responsabilité sociale et environnementale. A Villepinte, à l’occasion du salon Première Vision, le 16 septembre 2025 Signé par les fédérations européennes du textile et de l’habillement UFIMH (Union française des industries de la Mode et de l’Habillement), UIT (Union des Industries textiles), Euratex, ATP (Portugal), Chambre du commerce de Services, Confindustria Moda (Italie), Finnish Textile&Fashion (Finlande), TOK (Bulgarie), Modint (Pays-Bas), WKO (Autriche), Sepee (Grèce), Latia (Lituanie), DM&T (Danemark), Swiss Textiles (Suisse), Consejo Intertextil Espagnol (Espagne), Fedustria (Belgique), Texitl+Mode (Allemagne), Anivec-Apiv (Portugal), Teko (Suède),  Creamoda (Belgique), Alliance du lin et du chanvre européens, et PIOT (Pologne). Etaient par ailleurs présentes lors de la signature d'autres fédérations, dont la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF), l'Alliance du commerce (grands magasins et enseignes d'habillement et chaussures) ou la Fédération nationale de l'habillement (commerces indépendants de France).

Chez Grandis, la réussite passe par l’alliance des savoir-faire…

Sous l’impulsion de son directeur général, Marc-Antoine Juvin, ce groupe tisse un modèle original qui mêle excellence artisanale, ancrage territorial et engagement social ; le tout avec succès puisque les ateliers Grandis produisent désormais des vêtements d’exception pour les plus grandes maisons du luxe français. Notre enquête réalisée par la Maison des Savoir-Faire et de la Création, affiliée à l’UFIMH.  Pour les Ateliers Grandis, tout commence en 1993, lorsque Daniel Juvin – président du groupe et père de l’actuel directeur général – reprend un atelier en liquidation. À contre-courant de la vague de délocalisations, il fait le pari audacieux de préserver les savoir-faire français liés à la confection pour les grandes Maisons. “Mon père sest dit quil y avait un positionnement à prendre sur le luxe car cela requiert des savoir-faire rares et une proximité avec les studios de création”, raconte Marc-Antoine Juvin. Le premier atelier, rapidement renommé Grandis, pose les bases d’une aventure entrepreneuriale singulière, construite autour de la sauvegarde d’ateliers souvent en difficulté, sans repreneur et/ou susceptibles de subir la délocalisation, “On était dans un univers atomisé où il y avait plein de petits ateliers de maximum 45 personnes avec une cheffe datelier qui gérait tout”, explique le dirigeant. L’approche est humaine autant qu’économique : “ce sont des beaux métiers, il faut se battre pour les garder en France. Il est nécessaire de préserver la richesse de notre territoire”. En 2016, Marc-Antoine Juvin, alors jeune diplômé d’école de commerce, passé par une grande enseigne du retail français, décide de revenir aux sources : “ce qui est important pour moi, c’est mon territoire, la famille, retrouver mes racines”, explique-t-il, même si “avec mon père, on a toujours dit que la reprise de l’entreprise n’était ni un droit ni un devoir”. C’est ainsi qu’il rejoint le groupe et commence au cœur du métier : dans l’atelier. “J’ai appris pendant plusieurs mois dans l’atelier en travaillant à la coupe. Puis, j’ai étudié les outils de production, de prévision et donc élaboré des outils de planification. A partir de ce moment-là, j’ai plutôt travaillé sur la partie système d’information”, témoigne Marc-Antoine Juvin. Aujourd’hui, c’est par une grande volonté qu’il impulse un projet d’entreprise où chaque collaborateur est associé à la vision : “On a réuni un groupe de travail pour impliquer tout le monde dans notre écosystème groupe. C’est beau de parler stratégie, mais il faut qu’elle ait une âme !”. Préserver les savoir-faire, réinventer les métiers, valoriser lhumain Chez Les Ateliers Grandis, préserver les savoir-faire est un engagement stratégique, une promesse faite aux artisans et aux prestigieux clients. Le groupe cultive dans ses quinze ateliers une mosaïque de métiers d’excellence : le savoir-faire flou, l’art du tailleur, le double-face mais également le travail du cuir, de la lingerie et du bain. Des domaines dans lesquels Les Ateliers Grandis répondent aux cahiers des charges des plus grandes Maisons. Chaque opération est contrôlée, le geste est précis et intransmissible autrement que par la formation et l’expérience. Ainsi, chaque atelier possède son formateur référent, chargé de former les recrues par sessions de 400 heures. Et le besoin est constant : “on recrute 100 personnes chaque année, et 80% n’ont jamais touché une machine à coudre”, confie Marc-Antoine Juvin. La reconversion professionnelle, rendue possible par l’ancrage local des ateliers et un rythme de travail compatible avec la vie de famille, devient alors un levier social puissant. Cette orientation se reflète dans les deux principaux axes d’investissement du groupe depuis ses débuts : les infrastructures et la formation. La formation ne se résume pas à un transfert de compétences : elle nourrit aussi l’évolution des métiers. En repensant entièrement la classification historique des postes, auparavant cloisonnés par activité, le groupe a instauré un métier unique : “artisan en confection”, capable de monter une pièce de A à Z. Un artisanat polycompétent, loin des logiques industrielles séquentielles. Ainsi, chaque arrivant commence comme “artisan en formation” pour progresser jusqu’à un niveau de maîtrise polyvalente, tout en ayant la possibilité de se spécialiser comme “expert” dans une activité précise : coupe, couture machine, couture main ou repassage. “Je veux me battre pour le modèle du qualitatif, je n’ai pas de chaînes de production, j’ai des équipes de fabrication”, résume Marc-Antoine Juvin. À chaque modèle confié, les artisans se réunissent, débattent, testent et ajustent. “Dans l’atelier de Granville il y a un espace école dédié, où en dehors des périodes de formation il devient un lieu de tests et notamment de recherche de solutions pour les clients, une sorte de “plateau technique”, explique le dirigeant. Un groupe fédéré et agile au service de la création et de ses clients Ce modèle renforce l’agilité du groupe car dans la mode, chaque saison amène son lot de nouveautés : un tissu jamais étudié, une coupe audacieuse, un défi technique inattendu. “Réagir aux aléas, c’est le métier-même de la production. Pour cela, il nous faut une unité, un esprit de groupe”, explique Marc-Antoine Juvin. Grâce à cette organisation en équipes complémentaires et réactives, au sein des ateliers et en mutualisant les savoir-faire de ses quinze entreprises, Les Ateliers Grandis sont capables de concevoir, prototyper, produire et livrer dans des délais restreints, tout en assurant un niveau d’excellence constant. C’est dans cette logique de service agile et global que le pôle supply a été structuré : “Maintenant on reçoit les demandes ici (au siège) et on dispatche la production entre les différents ateliers. Nous avons un véritable service qui coordonne la conception, l’achat des matières premières, la fabrication et la logistique ”. En lien direct avec les ateliers, l’objectif affiché est clair : proposer une filière française de fabrication complète, du patronage à la pièce finie, en passant demain par la teinture ou la broderie. Cependant, le dirigeant précise que “les ateliers échangent directement avec les équipes techniques des clients car, ce sont ceux qui font, qui savent !”, s’exclame-t-il. Au niveau du bureau d’études, il y a un fonctionnement « par univers clients », car chaque maison “a sa façon de construire et normaliser”. Des équipes dédiées assurent ainsi à la fois précision technique et confidentialité. Elles peuvent intervenir “à partir d’un croquis ou d’un prototype déjà réalisé”, avec souplesse et savoir-faire. Animé par des valeurs fortes – respect, engagement, progrès – le groupe a par ailleurs entamé une démarche RSE globale. “La RSE ne doit pas être à côté, elle doit infuser chaque étape du processus”. Cette exigence structurelle et humaine donne aux Ateliers Grandis une place à part dans l’écosystème de la façon française. Elle a permis, par un travail collectif, de faire naître une vision commune, partagée par l’ensemble des ateliers du groupe.“Faire du beau pour faire du bien, travailler dans de bonnes conditions, faire vivre les familles, donner plus à la planète que ce qu’on lui prend, tel est notre horizon”, conclut Marc-Antoine Juvin alors que l’’UFIMH vient de proposer au ministère chargé de l’Industrie de nommer son père, Daniel Juvin, en tant que représentant de l’Habillement au Conseil d’Administration de l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH). Une façon de saluer le parcours sans faute d’une entreprise aussi désirable que vertueuse. www.maisondusavoirfaire.com

S’inscrire à la nouvelle lettre de l’UFIMH

Rencontres, actualités, business, toutes les informations du secteur

Merci pour votre inscription