2023 : nos voeux pour un affichage environnemental porteur de sens

4 novembre 2025

Sous l’égide du Défi, l’UFIMH a conçu de manière collaborative l’une des 11 méthodes actuellement en lice pour l’affichage environnemental des vêtements, linge de maison et chaussants. Il sera en principe règlementé et rendu obligatoire au cours de l’année nouvelle. A date, voici des éléments de nos retours d’expérience et l’expression de nos convictions les plus robustes.

L’année 2022 a été, pour tous nos métiers, trépidante. Avec notamment, la révision du cahier des charges REP (responsabilité élargie du producteur) qui, clairement, vient rebattre les cartes. Y figure des spécifications qui engagent nos filières à plus d’éco-conception et de circularité que par le passé.

Avec aussi, côté consommateur, un engouement sensible pour la seconde main à la fois pour des raisons de pouvoir d’achat en berne et de conscience écologique en hausse.

Avec enfin, un ensemble de textes tout azimut concoctés au plan européen et, tel un chapelet, égrenés tout au long de l’année 2022

  • 👉 discussions au plus haut niveau politique de l’UE autour du projet de directive inspirée de la loi française sur le Devoir de Vigilance ;
  • 👉Pacte vert européen avec des « warnings » avancés par la Commission européenne qui ont scandé 2022 et l’annonce d’un imminent REPD (règlement sur l’éco-conception pour des produits durables).

Plusieurs projets de réglementation européenne donc, qui se précisent au fil des mois, «encapsulent » nos activités et, parallèlement, font émerger des normes et dispositions sectorielles qui ciblent spécifiquement nos filières… Sans oublier :

  • 👉 le Traité international sur les pollutions plastiques dont le processus pourrait aboutir au printemps 2023 à Paris ; du moins telle est l’ambition de nos ministres de tutelles, apparemment ! Or, à cette aune, le relargage de certaines micofibres textiles est problématique : c’est l’un des principaux hotspots identifiés, dans nos activités.

📜 Bref, un long « train de mesures » qui s’emboîtent comme des poupées russes, à une cadence soutenue, est annoncé ; et sans doute le législateur français a-t-il voulu l’anticiper, avec (notamment) la loi AGEC.

Un contexte règlementaire chargé, notamment porteur d’une étiquette spécifique dont la concrétisation oblige, à plus ou moins long terme, nos filières dans leur ensemble.

De quoi donner bien « du fil à retordre » ! Mais sans nous prendre au dépourvu à l’UFIMH, car cela fait déjà quelques années que nous nous mobilisons pour augmenter notre expertise sur les diverses composantes de la RSE (responsabilité sociétale de nos entreprises), développée par exemple à la faveur de nos Ateliers Engagés RSE.

🔦 Et, en matière d’étiquette destinée à éclairer le client final sur le caractère écoresponsable de nos articles, nous avons aux côtés du Défi formalisé et remis à l’Ademe en septembre dernier, l’une des 11 méthodes qu’elle expertise actuellement, et ce jusqu’à la mi-2023 en principe. Soit, l’écodesignscore (EDS) co-élaboré et testé par les principaux metteurs en marché d’articles de mode que nous sommes.

Deux témoignages illustratifs, comme exemples d’un retour d’expérience riche d’enseignement

  1. « Par conviction et désir de mieux communiquer sur nos produits -les vêtements d’image-, conformément à notre état d’esprit à la fois créatif et responsable, nous avons cherché à tester l’étiquetage environnemental, de manière volontaire », explique Dorothée Dufour-Hoofd, directrice Technique et Responsable RSE de Création & Image Paris. Cette PME de 20 personnes que dirige la vice-présidente de l’Ufimh, Claire Besançon, n’est pas assujettie, en tant qu’entreprise B to B, à cette disposition de la loi AGEC. « Nous nous sommes intéressées tout d’abord à la méthode du PEF avant de découvrir l’EDS qui nous a semblé plus accessible, avec des résultats cohérents à la clé» poursuit-elle.

L’EDS est une méthode « PME compatible » témoigne Dorothée Dufour-Hoofd, tout en soulignant l’indispensable accompagnement nécessaire à ce type d’exercice, tant en compétence qu’en temps. Création & Image Paris, qui conçoit, fabrique et distribue des vêtements d’image a testé l’EDS entre février et septembre 2022 sur trois articles emblématiques de ses gammes :

  • Une veste
  • Une jupe
  • Une écharpe

Implication n°1, témoigne-t-elle : « remonter la chaîne de valeur en quête des informations » qui vont permettre d’établir la « carte d’identité du produit ». Parmi lesquelles : le % de matières recyclées et/ou certifiées ; la consommation d’eau des usines de production, leur mixénergétique. Les items à renseigner sont aussi le taux de circularité, la biodégradabilité ; les informations requises portent également sur le lavage et ses impacts. « Certains fournisseurs jouent le jeu ; tous n’y sont pas encore prêts» constate encore cette ancienne responsable des Achats. « La méthode de l’EDS nous aide à structurer les informations à demander à nos fournisseurs ». Des informations utiles à plus d’un titre puisque qu’elles se retrouvent aussi, peu ou prou, parmi les critères des appels d’offres auxquels répond Création & Image Paris: « Tout se tient » estime Dorothée Dufour-Hoofd.

Pour relever les défis, il faut des chaines de valeur… disert ! 

Soyons réalistes, « c’est un travail éclairant, qui demande du temps et une certaine expertise». Vraisemblablement, pour progresser, une solution informatique telle qu’un ERP prenant également en charge les informations relatives à la traçabilité et à l’empreinte environnementale des produits ne serait pas superflu ; le fichier excel est pratique, mais avec des limites, relève Dorothée Dufour-Hoofd.

Toutefois, à l’issue de l’expérimentation (dont le sort final va dépendre du comparatif actuellement en cours à l’Ademe), pérenniser l’habitude enclenchée avec cette expérience lui paraît hautement souhaitable : quand « le pli est pris », la demande d’information récurrente auprès des fournisseurs devient réflexe, la démarche s’installe dans la durée, et les choses se font plus aisément.

  1. Autre exemple : chez Getex que dirige la Présidente de Mode Grand Ouest, Sophie Pineau. L’expérimentation de l’EDSa été réalisée sur sa marque propre, So&J. « Le fabriquant n’a pas la main sur l’étiquette ; la marque si. » relève-t-elle. En l’occurrence, c’est « une marque confidentielle, avec une collection courte -3 à 4 modèles /an-, née de notre volonté de réutiliser les fins de rouleaux ou des restes de production sur des tissus que nous avons achetés, notamment ». L’expérimentation de l’EDS, entre janvier et septembre 2022 a précisément concerné trois types de vêtements :
  • Une doudoune
  • Un blouson
  • Une parka

Première étape, selon Sophie Pineau : disposer des fiches techniques de chaque composant du modèle, en principe détenues par le fournisseur ; or « pour les matières que l’on récupère -dans le but louable de lutter contre les déchets inutiles-, il est rare qu’elles existent car c’est une exigence relativement récente » note Sophie Pineau. Comment, malgré ce handicap, valoriser tout de même la réutilisation dans les scores de l’étiquette fait partie de ses préoccupations.

En phase « prototype »: peser chaque composant de l’article s’impose. Voilà qui n’était pas courant jusqu’ici ! Il faut s’organiser et y penser. Pour tirer au clair la durée de vie vie d’un produit, des tests sont requis -ils sont coûteux, surtout s’agissant d’une collection courte, et « confidentielle » signale la dirigeante.

Comme Dorothée Dufour, Sophie Pineau plébiscite le fait d’être accompagné(e) : « on est au début d’un exercice précis, qui requiert parfois des données difficiles à appréhender -par exemple pour mesurer la circularité-, et aussi, qui implique de co-opérer avec des réseaux (de réparation, collecte-tri-recyclage) parfois émergents sur notre territoire » atteste-t-elle.

Une chaîne de valeur est aussi forte que le plus faible de ses maillons

Guillaume de Seynes, dans le Rapport  « Relocalisation et Mode durable »

Comme nos retours d’expérience le montrent, l’EDS est tributaire de la transparence, de la coopération au sein de nos écosystèmes. Il est en ligne avec de nouvelles opportunités de marché, et aussi de « résilience » pour nos filières parfois trop fragmentées, au risque de « flancher »… Il s’agit de reconnaître et pratiquer une certaine solidarité, revitalisante, entre les maillons de nos chaines de valeur. Le « tissu » économique gagnera en robustesse et nos efforts n’auront pas été vains. A condition de ne pas se tromper de méthode !

L’EDS est pragmatique ; en ligne avec les préconisations de la stratégie européenne, il accorde une place éminente à l’éco-conception, et n’encourage pas le recours à des repères abstraits arbitrairement moyennés comme les promoteurs de l’ACV sont trop souvent enclins à le faire…

L’éco-conception, pierre d’angle de la transition attendue

L’éco conception met les équipes d’une marque de mode dans l’action, après définition des valeurs à défendre. Elle favorise l’éclosion d’un vrai projet d’entreprise pour donner du sens et co-construire une mode durable ; l’ACV ne fait que constater et n’entraîne pas forcément vers un changement de pratique, comme je l’ai écrit en réponse à un autre post.

Nous ne sommes pas de simples « figurants », dans l’évolution que la société appelle de ses voeux. Comme vient de le rappeler un document de l’UE intitulé Stratégie pour des textiles durables et circulaires :

Des champions de l’économie circulaire en puissance ?

📌 « Les vêtements représentent la majeure partie de la consommation textile 🇪🇺 (81 %), la tendance à une utilisation toujours plus brève des vêtements avant de les jeter est ce qui contribue le plus à des modèles de surproduction et de surconsommation intenables. Cette tendance, connue sous le nom de modeéphémère, pousse le consommateur à acheter des vêtements de qualité inférieure à bas prix, produits rapidement, pour réponse à la dernière mode. Bien que le prix des vêtements dans l’Union ait diminué de plus de 30 % par rapport à l’inflation entre 1996 et 2018, les dépenses moyennes des ménages pour l’habillement ont augmenté, indiquant que ces modèles insoutenables n’ont pas permis à la population de bénéficier pleinement des possibilités d’économies correspondantes. De plus, la demande croissante de textiles alimente la consommation inefficace de ressources non renouvelables, notamment la production de fibres synthétiques à partir de combustibles fossiles ».

Nos produits sont vus comme importants : ils sont intimement liés au quotidien des européens, et au-delà. Nul ne conteste que cela compte. Ce qui est fustigé, c’est (même source) :

En finir avec « Prélever, Fabriquer, Jeter » (modèle « linéaire » vs « circulaire »)

📌 « Le modèle linéaire sur lequel repose le secteur textile, qui se caractérise par de faibles taux d’utilisation, de réemploi, de réparation et de recyclage des fibres en boucle fermée, et qui, le plus souvent, ne fait pas de la qualité, de la durabilité et de la recyclabilité des priorités pour la conception et la fabrication des vêtements. Le rejet de micro-plastiques à partir des textiles et des chaussures à toutes les étapes de leur cycle de vie » est l’un des symptômes problématiques. Pas le seul, hélas : « la chaîne de valeur mondiale du textile, complexe et diversifiée, se heurte à des problèmes sociaux, en partie sous l’effet des pressions visant à réduire les coûts de production afin de répondre à la demande des consommateurs de produits à des prix abordables. Le travail des enfants dans l’industrie de l’habillement est une source de préoccupation majeure« .

Face aux défis, jouer un rôle déterminant : on sait faire !

📌 « Dans l’Union, le secteur du textile et de l’habillement est important sur le plan économique et peut jouer un rôle déterminant dans l’économie circulaire. Il représente plus de 160 000 entreprises, emploie 1,5 million de personnes, et a généré 162 milliards d’euros de recettes en 2019. La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions négatives sur le secteur ; (…) durant la pandémie néanmoins, l’écosystème textile a fait preuve de ressources et d’ingéniosité en réorientant les lignes de production en un temps record pour fournir des masques et d’autres équipements de protection, qui étaient grandement nécessaires », notamment -cela n’a pas échappé aux rédacteurs de la Commission Européenne.

A nous de marquer l’essai ! Relever avec créativité les défis qui nous sont posés, à la faveur du changement des modèles d’affaires que tant les clients finaux que les pouvoirs publics attendent, tel est le voeu que je forme et nous adresse, collectivement.

Bien sincèrement,

Sylvie ChaillouxPrésidente de l’UFIMH et du GFF

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Le grand entretien avec… Frédéric Maus, Président du salon Who’s Next.

Who’s Next, un catalyseur de transactions, et d’inspirations. C’est l’un des événements majeurs pour l’ensemble de la filière, notamment depuis l’importante croissance de ses visiteurs étrangers. Président du salon Who’s Next, Frédéric Maus nous dresse le bilan très éclairant de l’édition de septembre dernier. Nombre de visiteurs, nouveautés 2025, grandes tendances du secteur en termes de développement ou de distribution… Le point sur les axes-clé qui ont signé l’événement.    Le salon s’est déroulé du 6 au 8 septembre dernier dans un contexte géopolitique assez chahuté. Quel regard portez-vous de cette édition ? En dépit de la période difficile, le bilan s’est révélé très positif pour nos trois entités. Who’s Next s’impose désormais comme LE rendez-vous international de la mode et du retail. Bijorhca confirme son rôle de référent pour la joaillerie et Interfilière Paris est devenue une plateforme internationale incontournable en termes de sourcing et d’innovation textile. Côté visiteurs, nous avons enregistré une progression globale de 3%, portée notamment par nos partenariats stratégiques avec Ankostore (plus de 300 000 détaillants) et l’intégration de PagesMode (plus de 25000 boutiques référencées). En termes d’exposants, la tendance est identique. Plus de 1300 marques et fournisseurs ont répondu à l’appel et l’on observe une progression significative du marché international (37% France et 63% étranger). Le tout avec de nouveaux entrants, ce qui atteste de l’intérêt grandissant pour l’événement. Ces 1300 marques correspondent au nombre maximum pour la superficie du grand hall de la Porte de Versailles. Cette donnée n’est pas une contrainte mais une opportunité, qui permet d’affirmer notre rôle de curator via notre comité de sélection, et de déployer une offre en phase avec les attentes de nos acheteurs en termes de savoir-faire et de vitalité créative. Grâce à ce nombre restreint, nous restons un salon à taille humaine avec une expérience de visite unanimement appréciée… Même si Who’s Next s’impose comme le leader européen des salons pour la mode et les accessoires féminins : l’écosystème parfait pour remplir les carnets de commandes. Who’s Next est aussi un laboratoire d'idées et de prospective. Quelles évolutions avez-vous constaté pour ce cru 2025 ? Les collections printemps-été 2026 présentées étaient évidemment très variées mais on pouvait repérer quelques lignes de force, notamment un goût affirmé pour des palettes de couleurs joyeuses et bien vivantes. Une façon de rappeler le côté résilient de la mode, sa capacité à l’optimisme et à l’énergie, y compris dans un contexte plutôt morose. Autre observation positive, un engagement toujours soutenu pour l’éco-responsabilité, en dépit du backlash dont on parle beaucoup. Les enjeux écologiques restent une donnée incontournable pour les marques, induisant de nouvelles façons d'aborder la création. Enfin, nous avons observé une tendance grandissante à l’hybridation des modèles, qui semble plus que jamais la clé de croissance des industries créatives. Beaucoup de marques, nées en ligne, perçoivent aujourd’hui les limites de cette démarche et se tournent vers le wholesale et le réseau français de 14 000 détaillants multimarques. Ce canal historique de la mode, solidement installé et sans frontières, demeure la colonne vertébrale de la distribution mondiale. Pour les marques traditionnelles en revanche, un réseau de boutiques en propre devient souvent un investissement très lourd, ce qui les incite à se tourner vers le digital pour assurer leur croissance, tout en conservant le wholesale pour sécuriser volume et visibilité. Le salon se veut également un laboratoire de réflexion avec des prises de parole, des conférences… Notre Creative Hub a proposé une matériauthèque et des démonstrations de savoir-faire avec des focus couleurs, devenant un vrai laboratoire d’idées et d’innovation au cœur du salon. Who’s next Lab a prolongé cette dynamique en explorant des formes émergentes de création : impression 3D, IA générative et modélisation, matériaux bio-inspirés, design expérimental. Ces expériences se sont enrichies de formats culturels avec, notamment, la célébration des 40 ans du magazine de design Intramuros. Enfin, la WSN Academy a ajouté une dimension plus stratégique avec une série de conférences et de débats d’experts co-organisés avec la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (membre de l’UFIMH), valorisant un écosystème solide de partenaires institutionnels et professionnels : Francéclat, Comité Français de la couleur… Autant d’événements qui attestent que Who’s Next n’est pas seulement un lieu de transaction mais aussi un catalyseur d’inspiration. Un rendez-vous qui mêle créativité, innovation et idées neuves pour penser l’avenir des filières. Le salon a également fait l’actualité avec le lancement de Who’s Next Home et du parcours Sourcing & Solutions. Pouvez-vous nous en dire plus ? Who’s Next Home est né d’un constat, la convergence croissante entre mode et design. La rencontre de ces deux univers s’exprime notamment par les déclinaisons déco et design de nombreuses marques mais aussi par des modes de création très proches, l’inventivité de la mode venant souvent servir le dessin des objets du quotidien. De nombreuses marques proposent désormais des boutiques pensées comme des concept-stores, des lieux de vie avec des pop’up et de multiples univers, ce qui correspond à l’attente des consommateurs. Forts de ces observations, nous avons pensé cette entité Who’s Next Home avec la présence d’une cinquantaine de marques qui revendiquent une création artisanale et engagée, le tout organisé dans une scénographie immersive ; un espace d’inspiration à part entière. Dans le même temps, nous avons lancé le parcours Sourcing & Solutions pour faciliter les recherches des professionnels et connecter toute la chaîne de création, de la matière première au produit fini. Au cœur de ce parcours, le Creative Hub a réuni innovation et savoir-faire, prouvant que le sourcing - longtemps perçu comme une simple étape technique- s’impose désormais comme un vrai moteur de différenciation et de création de valeur. Vous préparez déjà la prochaine édition du salon, en janvier prochain. Pouvez-vous nous donner en avant-première, quelques informations ? Nous allons poursuivre notre implication dans le domaine du design avec la montée en puissance de Who’s Next Home qui deviendra Shoppe Object Paris, en association avec le groupe américain Andmore, exploitant d’espaces d’exposition et de showrooms haut de gamme. L’objectif ? Faire de l’entité un “salon dans le salon” et organiser ensemble des événements internationaux autour du design et du retail. Pour le reste, nous aimons garder le secret car la profession vient à Who’s Next pour vivre un moment un peu extraordinaire et nous essayons d'être aussi créatifs que les gens qui nous font confiance. La surprise est donc essentielle mais je peux vous déjà dévoiler le nom de cette prochaine édition : Room 01 26. Retrouvez informations et dates de la prochaine édition sur le site : www.whosnext.com

Programme Trait d’Union, un appel à candidatures pour promouvoir le Made in France.

Vous êtes à la tête d’une entreprise et vous souhaitez vous restructurer autour du Made in France ? Profitez d’une opportunité rare avec l’appel à candidatures pour le programme Trait d’Union qui se clôturera le 3 novembre prochain. Créé à l’initiative de PROMAS, la Maison du Savoir-Faire et de la Création (MSFC), le Groupement de la Fabrication Française (GFF), membres de l’UFIMH et avec le soutien du DEFI, ce programme permettra à cinq marques de mode françaises, créatives et engagées, de bénéficier d’un accompagnement personnalisé de qualité vers le Made in France. “Réactiver le dialogue parfois oublié entre créateurs et fabricants, essentiel à l’histoire d’un vêtement Made in France” : c’est l’objectif de Trait d’Union, le tout nouveau programme visant à accompagner “des marques de mode dans une démarche de production plus locale, responsable et engagée, en facilitant des collaborations concrètes avec des façonniers français aux savoir-faire d’exception”, exprime Hervé Huchet, directeur international de PROMAS. Le 8 octobre dernier a été lancé l’Appel à Candidatures, qui se clôturera le 3 novembre à minuit, permettant de sélectionner cinq marques françaises créatives qui bénéficieront de ce “Trait d’Union”. Une opportunité de développement pour les marques françaises Le projet est porté à la fois par PROMAS, l’Office de Promotion de l’Habillement Masculin, membre de l’Union Française des Industries Mode & Habillement (UFIMH), en collaboration avec la Maison du Savoir-Faire et de la Création (MSFC), le Groupement de la Fabrication Française (GFF) et ce, avec le soutien du DEFI. Représentées au sein d’un jury, qui se réunira le 21 novembre prochain - et devant lequel les marques présélectionnées viendront présenter leur projet - ces différentes structures choisiront les 5 lauréats qui seront officialisés le 27 novembre. Avec un top départ de Trait d’Union prévu le 6 janvier 2026 ! A la clef : un programme sur mesure déployé pendant un an avec l’objectif de “faciliter des collaborations entre marques et façonniers pour la réalisation de leur collection Printemps-Été 2027”. En bref, du coaching personnalisé pour des “marques qui veulent faire beau, juste et français” ! Non seulement les heureux élus seront assistés “pas à pas dans leur démarche de production locale, alliant exigence créative et maîtrise du geste”, mais ils bénéficieront aussi de la visibilité média grand public donnée au programme. Pour le couple marque-fabricant du Made In France, l’opération est “gagnant-gagnant”. Un accompagnement sur mesure “Nous donnerons aux cinq marques de mode sélectionnées les clés du succès pour le développement, la production et la distribution de leur collection et nous allons promouvoir ces entreprises ayant fait le choix du Fabriqué en France. Notre objectif est également de tisser des liens durables entre marques créatives et façonniers français tout en valorisant les savoir-faire d’exception des ateliers de confection du territoire auprès des marques de mode et du grand public”, souligne Sylvie Maignan, responsable de la MSFC. En effet, les cinq lauréates du programme auront accès à 12 mois de coaching et de masterclass dispensés par plusieurs experts sur les sujets de sourcing, de gestion de collection et de production mais également sur les stratégies marketing, financières et commerciales. Au cœur du dispositif, sera mise en place une équipe de trois coachs dédiés respectivement à l’audit et à la coordination de projet, à la production et enfin, au commerce Wholesale et Retail. Cet accompagnement sera “cousu main” pour chaque marque, permettant ainsi de coller à ses problématiques, identifiées lors d’une phase d’audit. Il comprendra un suivi opérationnel afin de structurer durablement ses collections en cohérence avec une confection française. Les critères de candidature Pour pouvoir candidater, plusieurs conditions doivent être réunies : être une marque de mode française avec au moins trois ans d’ancienneté, dont le chiffre d’affaires a été de 500 000€ H.T minimum en 2024, afficher un bilan positif et être à jour de la taxe DEFI. Il se peut qu’elle n’ait pas encore, jusqu’ici, fait fabriquer de modèles dans l’Hexagone, mais elle doit s’engager à y produire au moins un tiers du CA H.T. de sa future collection Printemps/Été 27 (Homme, Femme ou Unisexe) avec un ou plusieurs façonniers partenaires. Laquelle collection doit proposer 60 % minimum de chaîne et trame. Du côté des façonniers : un appel à manifestation d’intérêt Ce déploiement du Made in France passera par des mises en relation qualifiées avec des professionnels de la fabrication française reconnus pour l’excellence de leurs savoir-faire, qui seront assurées par les équipes du GFF et de la MSFC. Un appel à manifestation d’intérêt sera ainsi lancé par ces deux acteurs auprès des plus de 300 façonniers référencés sur la plateforme de la Maison du Savoir-Faire et de la Création, afin d’obtenir les combinaisons idéales “marques-façonniers”. Ce processus, accompagné de conseils personnalisés dans le choix des bons partenaires, vise à favoriser des collaborations engagées et cohérentes avec les besoins des lauréats sélectionnés. A ce titre, une charte d’engagement moral tripartite entre la marque, le fabricant et les organisateurs sera signée. Une ambition grand public : le Made in France, source de créativité Enfin, Trait d’Union comprend un plan de communication grand public qui valorisera le Fabriqué en France, en donnant la vedette aux marques et façonniers participants. Le programme Trait d’union souhaite casser les codes de perception du Made in France, en montrant une image qualitative et créative qui s’inscrit entre héritage des savoir-faire et modernité de l’appareil productif des façonniers. Une campagne de communication permettra de “suivre les parcours croisés des marques et des fabricants dans un esprit narratif à travers des contenus audiovisuels diffusés sur les réseaux sociaux”. Des photos, vidéos et autres vlogs des ateliers et créateurs mettront aussi des visages sur la fabrication et création françaises. Une façon très visible, sur le terrain, de faire connaître l’opération et le talent de ces acteurs. “Trait d’Union ne cherche pas à réinventer la mode, mais à la réenchanter. En valorisant la créativité des marques et les savoir-faire des ateliers français, en favorisant la relocalisation, en misant sur la collaboration et la transparence. Le programme esquisse une nouvelle culture de mode, celle du temps, du geste, et du lien ”, Sylvie Maignan, responsable de la Maison du Savoir-Faire et de la Création. Pour postuler au programme : https://traitdunion-mode.fr

3 questions à… Violaine Moreau, responsable de marché Femme aux Galeries Lafayette.

« La mode se reconnecte aujourd’hui à la vie réelle, au style de vie » En charge des achats pour la mode femme aux Galeries Lafayette, Violaine Moreau est l’une des observatrices les plus expertes de ce marché. Pour l’UFIMH, elle nous dévoile les temps forts de la prochaine saison 2026. 1/ Le salon Who’s Next de septembre 2025 vient de dévoiler les tendances mode du printemps-été prochain. Pouvez-vous nous en présenter les grands axes ? Qu’est-ce qui vous a séduit et quelles pièces vous semblent déjà cultes ? Cette saison, le salon a infusé une véritable énergie de renouveau ! L’été 2026 s’annonce sous le signe d’une féminité assumée, avec un vestiaire dressy et joyeux, après plusieurs saisons marquées par le minimalisme.  La palette de couleurs se veut lumineuse et optimiste :  jaune, vert tendre, bleu ciel, rose pastel, des teintes claires mais vibrantes. En parallèle, des nuances plus chaudes et terreuses - marron, ocre, doré - viennent ancrer la silhouette dans un esprit naturel et solaire, avec quelques touches flashy qui viennent réveiller l’ensemble. Les matières sont fluides et sensuelles : popeline légère, dentelle, crochet, touche de sequins pour le soir. On ose désormais le mix & match : rayures, pois, carreaux, imprimés décalés, jeux de textures… tout se mélange avec élégance. Côté formes, on observe le grand retour de la robe et du mini (mini-short, mini-jupe) avec une influence seventies et des coupes trapèze. Les pièces cultes de l’été 2026 ? La robe sous toutes ses formes, le polo à rayures, les ensembles chemise + short ou pantalon matchy-matchy, la veste, le legging qui sculpte le corps et les maillots ou bodys que l’on assume désormais à la ville comme à la plage. 2/ Tout ceci contribue à faire évoluer l’allure, une façon de porter la mode. De quelles façons ? On observe une évolution vers davantage de féminité et de douceur. L’allure devient plus fluide, plus instinctive. Les femmes n’ont plus envie de silhouettes trop construites. Elles recherchent une élégance naturelle, un chic sans effort, mais teinté de gaieté. Le vestiaire se veut à la fois confortable, désirable et joyeux - une mode qui fait du bien, tout simplement. 3/ Vous êtes aujourd’hui une observatrice privilégiée des désirs des consommatrices. Quelles sont leurs attentes ? Comment ces nouvelles collections s’attachent-elles à y répondre ? Aujourd’hui, les clientes recherchent avant tout des vêtements dans lesquels elles se sentent bien, des pièces confortables, faciles à porter, mais qui restent jolies et actuelles. Elles sont attentives aux matières, à la polyvalence des pièces, à la durabilité des collections. La mode retrouve aujourd’hui sa dimension émotionnelle : elle se reconnecte à la vie réelle, au style de vie. Elle n’est plus seulement une affaire d’image, mais aussi de bien-être et d’attitude.

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