L’IA peut-elle révolutionner l’industrie de la mode ?

7 décembre 2025

Largement présente dans les champs de la création ou de la vente, l’Intelligence artificielle investit peu à peu l’ensemble de la chaine de valeur. Où se révèle-t-elle la plus efficace et comment en tirer parti ? Le point sur les multiples usages de l’IA avec les temps forts de l’enquête réalisée par la Maison du Savoir-Faire et de la Création, affiliée à l’UFIMH.  

L’IA redessine les contours de l’industrie de la mode

Si elle commence à se déployer dans la création de vêtements, le textile et la vente, l’intégration de l’IA dans la confection est encore limitée. Mais cela pourrait changer…

L’intelligence artificielle (IA) pourrait révolutionner la mode. “Cette technologie est désormais mature. Nous ne sommes plus dans la seule phase de recherche mais dans celle de l’industrialisation. On peut y aller de manière confiante, il n’y a plus de verrous technologiques” assure Robby Dubus, responsable du développement de Textil’IA, une start-up créée en 2020 par la profession textile pour tirer parti de nouvelles technologies comme l’IA. L’idée ? Développer des applications répondant à des problématiques comme la demande de digitalisation, la lutte contre la contrefaçon, la valorisation de la créativité…

Essor rapide en amont

Comme le soulignait l’article “Texprocess 2024 se place sous le signe de l’IA”, paru dans le magazine M&T2, cette technologie était la vedette de la dernière édition du Salon international leader dans le traitement des matériaux textiles et souples. “L’IA a trouvé sa place et se développe très rapidement en amont : à savoir la création d’un produit avec tous les paramètres que cela comporte, ainsi que sa préparation. Il en est de même en aval jusqu’à sa vente. Mais pour la partie « dure », la fabrication et notamment la couture, c’est plus compliqué”, souligne le magazine. La mode s’intéresse ainsi de plus en plus au potentiel de l’IA. Mais aux étapes successives de la chaîne -création, production, distribution- les pionniers sont plus ou moins nombreux à avoir déjà testé ses possibilités.

Création à la pointe

Pour la création, la mode se montre à la pointe, comme l’explique Frédéric Rose, fondateur en 2020 d’IMKI, start-up spécialisée dans les solutions d’intelligence artificielle générative d’images, dédiées à tous les métiers des ICC (Industries Culturelles et Créatives). “Quand on a travaillé sur ces industries, le secteur ayant réagi le plus rapidement a été la mode. Celle-ci a en effet besoin que l’IA se spécialise dans le stylisme modélisme”.

Pour affiner ses solutions, IMKI s’appuie à la fois sur des experts IA et métiers. “L’IA ne répète pas de choses. Nous prenons des IA qui ont appris à dessiner, nous améliorons leur entraînement sur des métiers et de ce fait, la justesse de leurs réponses. Nous sommes les seuls à avoir une telle approche”, affirme le dirigeant.

Pour la mode, la start-up fait plancher des data-scientists et ingénieurs et ses quatre stylistes modélistes (prêt-à-porter femme, homme, sportwear ou “360 degrés”) pour entraîner l’IA à dessiner des vêtements. “On implique également des spécialistes métiers comme pour une capsule denim présentée à VivaTech 2024, améliorée par un expert externe”.

Gain de temps assuré

IMKI va plus loin dans le “sur-mesure” pour ses clients, comme The Kooples, avec qui elle a développé une capsule pour la collection hiver 2024-2025. “On apprend aux IA à comprendre un corpus artistique, les codes à prendre en compte pour aligner les dessins sur une marque. Cela peut être le logo, un motif, un fermoir typique pour un sac à main. On améliore ainsi la connaissance de l’IA en intégrant l’ADN de la marque”. De quoi aussi éviter un risque auquel les clients d’IMKI se montrent très attentifs : “faire en sorte que les données qu’ils utilisent pour entraîner leur IA ne relèvent pas de tiers, mais de leur propriété”. Pour leur donner la main sur l’IA, IMKI forme ainsi ses clients au “prompting”, soit la manière de lui donner des instructions.

La question qui se pose : est-ce que l’IA peut remplacer l’humain pour la création ? Pour certaines tâches mais pas toutes, indique Frédéric Rose. “L’IA est imbattable en termes de vitesse d’exécution d’un dessin précis, par exemple, mais bien que hyper puissant, cet outil n’est cependant pas doué de volonté ni d’un “esprit de synthèse” de l’air du temps ou des tendances. Il a besoin d’un input créatif. Si le designer ne sait pas dans quelle sphère artistique l’emmener, l’IA ne sortira rien de bon”.

“L’IA accélère le processus de création, améliore l’aide à la décision et permet de rapprocher le produit de la tendance finale et de la demande du client. Aujourd’hui, sans elle, on met 8 mois pour créer un produit après avoir détecté une tendance. Avec l’IA, on divise ce temps par trois”, conclut Frédéric Rose.

Au service de la matière

A l’amont de la chaîne mode, l’industrie textile s’est aussi emparée de l’IA. “Dès nos débuts, nous avons rencontré des experts en IA et listé les applications possibles pour créer des solutions innovantes à valeur ajoutée mais accessibles pour nos PME textiles. La profession investit dans ces solutions via Textil’IA avant de les déployer. Contrairement aux idées reçues, le coût de l’IA n’est pas exorbitant et l’utilisation assez vite rentable” explique Robby Dubus de Textil’IA.

Textil’IA a déjà développé deux solutions intégrant l’IA. Son catalogue intelligent de produits en ligne permet depuis 2023 aux textiliens d’archiver digitalement leurs nombreuses créations : “on numérise leurs tissus pour les transférer vers la plateforme dotée d’outils de recherche fonctionnant à base d’IA”, explique Robby Dubus. L’utilisateur peut aisément faire des recherches parmi ses archives textiles parfois très nombreuses (plusieurs dizaines de milliers de motifs), via des mots clés ou par similarité avec une autre image, sans avoir besoin de catégoriser manuellement chacun des motifs lors de leur importation. “Ce catalogue intelligent permet de valoriser ses créations. Il facilite aussi les échanges entre fabricants et marques, en fournissant aux prospects un accès digital aux collections. L’IA générative va également permettre d’analyser leurs recherches et de leur faire soit des nouvelles propositions graphiques, soit des modifications des motifs textiles pour s’adapter à leurs besoins”.

La deuxième solution à base d’IA signée Textil’IA facilitant une veille anti-contrefaçon se nomme LOCKEO Détection. Elle permet aux textiliens de faire de la reconnaissance d’images en comparant leurs dessins à ceux présents sur des articles textiles en ligne. “Pour une PME, il ne serait pas possible d’embaucher quelqu’un pour réaliser une telle veille sept jours sur sept et ce, sans même parvenir à ces résultats”.

Transition digitale

Le troisième outil développé par Textil’IA -ODITH- déjà testé par une quarantaine d’entreprises de la filière textile-habillement (dont des confectionneurs) et commercialisé dès ce mois de septembre, ne fonctionne pas encore avec l’IA. Mais cela n’est pas exclu qu’il l’utilise un jour.

Son but est de faciliter la traçabilité en sécurisant la récupération, le stockage et la transmission des informations de fabrication des produits textiles. “Aujourd’hui, on est dans le déclaratif des fournisseurs. Avec l’IA, grâce au croisement des données, on pourrait vérifier la provenance d’un tissu, d’une origine de fabrication, cela permettrait d’améliorer la solution” indique Robby Dubus. De façon générale, il souligne que “l’IA débouche sur des solutions facilitant la transition digitale des entreprises. Sans IA, c’était ainsi impossible de digitaliser tout le patrimoine créatif des entreprises textiles !”.

S’il n’est pas spécialisé dans la confection, Robby Dubus imagine “sûrement plein d’applications IA, avec des tâches (comme les patronages)” susceptibles “d’être largement optimisées grâce à l’IA”.

Automatisation et précision

L’expérience de Haase Innovation montre que l’IA peut en effet avoir un impact significatif dans la confection. Marine Anton, dirigeante de l’atelier, a récemment investi dans une machine de coupe automatique gérant les motifs placés avec caméra embarquée recourant à l’IA. “C’est très surprenant, la caméra va scanner le motif, on va placer le patronage sur l’ordinateur et la machine va faire en sorte que les motifs soient raccordés entre le dos et le devant”, explique-t-elle.

Le gain de temps impressionne : alors que les salariées mettaient 17 minutes pour couper, à la main, un t-shirt avec motif placé, cela ne demande que 2 minutes 50 à la machine.

Marine Anton précise que son intention initiale n’était pas “d’acheter la machine pour aller plus vite” mais de pallier une difficulté de recrutement. “Les personnes à la coupe partant bientôt à la retraite, nous avons essayé de les remplacer par des jeunes”. Mais ce “travail physique, debout, long et répétitif” attirait peu.

Cela a servi de déclic pour investir dans la machine de coupe automatique et faire de premiers pas dans l’IA. Un choix que la dirigeante ne regrette manifestement pas, même si cela représente “sans doute le plus gros investissement jamais réalisé” dans l’atelier créé en 2014.

L’IA s’intègre progressivement dans l’ensemble du processus produit. Bien qu’elle soit déjà en cours d’implémentation dans les phases de création et de sourcing matières, son intégration dans la confection, où l’intelligence de la main est cruciale, demeure complexe. Cependant, elle permet d’améliorer la compétitivité dans les étapes de fabrication qui ne requièrent pas de valeur ajoutée humaine.

Pour en savoir plus sur les solutions citées:

IMKI

Textil’IA

Haase Innovation

 

Retrouvez les articles du magazine en ligne de la Maison du Savoir-Faire et de la Création sur www.maisondusavoirfaire.com

.
Partagez cet article sur :

/ Autres articles /

Grand entretien avec Anne-Laure Druguet & Hervé Huchet

Respectivement Directrice Internationale de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, et Directeur du Développement International PROMAS/Fédération des Industries du Vêtement Masculin. La stratégie à l’export, entre prudence et conquête de nouveaux marchés. Le 20 novembre prochain à Paris, l’événement Welcome on board proposera conférences et ateliers pour explorer les opportunités de développement à l’international de la filière mode. Avec nos experts, le point en avant-première sur la situation géopolitique du moment et les temps forts de cette journée. 1/ En amont de l’événement, pouvez-vous nous présenter votre regard sur le contexte géopolitique international, et ses conséquences pour la filière ? HH. A l’évidence, ce contexte transforme en profondeur l’ensemble des marchés. Aux Etats-Unis, les taux de change et les nouvelles taxes en vigueur nous sont défavorables. Face à cela, nous constatons que les marques françaises déjà installées conservent leurs clients mais qu’il est plus difficile pour les nouvelles de s’implanter.  Au Japon, le Yen nous est défavorable mais le marché reste intéressé par les marques françaises. En Chine, les marques locales sont devenues plus performantes et compétitives, ce qui recentre les opportunités sur nos marques de luxe et nos maisons les plus créatives. D’une manière générale, la prudence s’impose avant de se lancer dans un développement à l’international. Ceci passe par l’élaboration d’un business plan précis et la nécessité de se rendre, en amont, dans le pays choisi pour comprendre sa culture, les attentes des clients et s’assurer qu’elles sont en phase avec l’identité de sa propre marque.  Par ailleurs, il faut savoir que les acheteurs prennent du temps avant de référencer une nouvelle marque. Il est dont indispensable de prévoir dans sa stratégie trois participations au moins à des salons pour espérer un retour sur investissement positif. ALD.  Ces récents événements ont démontré l’extrême volatilité des marchés. Il est donc essentiel, pour les marques de mode, de travailler à répartir les risques. Mais il ne faut oublier aussi que la période peut être source de nouvelles opportunités en termes de marchés, à conforter ou à conquérir. 2/ L’événement Welcome on board a justement pour but d’accompagner les marques dans leur développement à l’international. Dans ce contexte, quelles sont les recommandations générales des experts ? HH. La situation permet en effet de se tourner vers de nouvelles destinations qui peuvent constituer de vraies opportunités : Afrique du sud, Inde, Indonésie … et d’être attentif aux politiques européennes qui prévoient de nouveaux accords de libre échange pour faciliter l’export (toutefois liés à une production made in Europe). Par ailleurs, il est essentiel de diversifier son sourcing pour éviter d’être pénalisé par de fortes taxes sur certains marchés. Pensé par des directeurs export d’institutions et destiné aux dirigeants de marques, Welcome on board offrira un panorama à 180° des opportunités de marchés, des stratégies à mettre en place, des outils à développer… 3/ Quels seront les temps forts de cette journée ? ALD.  Conférences et tables rondes permettront d’aborder les questions clés en termes de développement international.  Comment se réinventer dans un monde instable et transformer cette instabilité en opportunité ? Quelles sont les attentes des acheteurs internationaux en termes de prix, de volumes, et de durabilité ? Au-delà des implantations classiques, quels formats plus agiles ont déjà fait leurs preuves (pop-ups, corners et collaborations locales) ? Enfin, nous évoquerons le rôle de la révolution digitale dans le développement d’une stratégie à l’international, avec un focus sur l’IA et la data, pensées comme de nouveaux agents pour l’export. 4/ L’événement Welcome on board s’intègre à une politique globale menée par les différentes fédérations membres de l’Ufimh, et avec le soutien du Défi, pour accompagner les marques dans leur croissance à l’international. Quelles sont les différentes actions mises en place ? HH. La Fédération française du vêtement masculin (PROMAS) soutient des événements avec le même objectif dans des pays précis : Italie, Danemark, USA, Japon, Corée,Taiwan. Nous accordons des subventions pour la protection de nos marques en Asie et la participation à des showrooms aux USA et en Asie. Enfin, le programme Boarding pass accompagne 4 marques créatives à forte image sur des marchés à fort potentiel. Après la Corée en 2025, l’événement est prévu en Chine en 2026. ALD. La Fédération du Féminin accompagne les marques sur une dizaine de marchés. Aux Etats-Unis avec un plan de subventions pour les salons de mode et d’art de vivre à NY et les salons de mode à Miami. En Grande-Bretagne avec des subventions pour la participation à des salons locaux  et l’organisation d’un retail tour. A Tokyo, Seoul et Taipei, nous organisons des salons  Mode in France pour présenter une sélection de marques françaises aux partenaires locaux. En Chine, nous accompagnons les partenariats avec des showrooms locaux. Et, c’est nouveau, nous participons au financement d’opération de visibilité des marques françaises en collaboration avec des influenceurs et showrooms chinois pour la Fashion Week de Shanghai de mars 26. Au Moyen Orient, nous mettons en place un showroom Mode in France à Dubai et un pop-up à Dubaï. Inscription et programme : https://www.promaslist.com/actualites/welcome-on-board-les-rdv-du-20-novembre-25  

Cap sur Tokyo !

En février prochain, quelque 70 marques de mode françaises feront l’événement dans la capitale nippone avec une présentation de leurs prochaines collections et de multiples rencontres avec acheteurs et influenceurs locaux. Emmenée par PROMAS et la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (FFPAPF), une opération ambitieuse, destinée à exploiter les (nombreuses) opportunités offertes par le pays.  C’est désormais un rendez-vous bien rodé. Chaque année, PROMAS et la FFPAPF organisent une série d’événements à l’étranger avec une sélection de marques de mode françaises. L’objectif est clair… Offrir à ces maisons toutes les clés d’une implantation réussie dans un pays, ou d’une accélération de leur développement lorsque celles-ci y sont déjà installées. Très structuré, cet accompagnement permet d’appréhender une culture et un marché, de saisir les attentes particulières des consommateurs et de nouer des contacts précieux avec les personnalités-clés sur place – acheteurs (concept stores, grands magasins), bureaux de presse, journalistes, influenceurs… Ces séjours sont aussi l’occasion d’échanges très riches entre les dirigeants des différentes marques invitées, avec un mix de jeunes maisons et d’autres plus installées. Preuve de l’efficacité de ces opérations, les retours d’expérience se révèlent toujours très positifs. Les marques plébiscitent cet accompagnement très concret, elles soulignent aussi l’importance du facteur psychologique : une façon de lever les inhibitions, de montrer par l’exemple que ce développement est possible, et qu’il sera un succès. La preuve avec les deux prochains voyages proposés à Tokyo, dans un contexte où le Japon offre aujourd’hui de nombreuses opportunités pour les marques françaises. Opportunités qui tiennent notamment au rayonnement de la mode française dans le pays et à la montée en puissance d’un tourisme international qui participe à doper les ventes. Le marché japonais se doit donc d’être exploré, même si les marques déjà sur place l’affirment toutes. Une implantation au Japon nécessite du temps, un investissement financier important et la mise en place d’une stratégie de développement éprouvée pour s’assurer du succès de l’opération …  Avec les marques de mode femme, du 4 au 6 février… A l’occasion des 30 ans de Mode in France – le rendez-vous des marques françaises avec le marché japonais, la FFPAPF organise trois jours de visite à Tokyo avec un programme aussi complet qu’ambitieux. Près de 60 marques présentes sur place profiteront tout d’abord d’un retail tour, avec la visite des principaux magasins de distribution de la ville. Elles auront ensuite l’opportunité de présenter, durant ces trois jours, leurs collections automne-hiver 26-27 à un ensemble d’acheteurs (concept-stores, grands magasins) et de partenaires japonais. Elles bénéficieront également du programme MIF Shaker à distance, qui accompagne les marques souhaitant faire leurs premiers pas au Japon : clé de compréhension du marché, présentation optimale de sa marque et appréhension des attentes de la clientèle locale… Avec les marques de mode homme, du 17 au 19 février à Tokyo. Depuis quatre saisons, PROMAS organise List Tokyo, un showroom au cœur de la capitale qui présente les collections de six marques françaises de mode et accessoires homme et mixte, sélectionnées par un comité d’experts du marché Japonais. Et ce n’est pas tout puisque l’événement (quatre jours sur place), permettra également aux dirigeants de participer à un workshop d’une journée autour du retail, les trois autres jours étant dédiés à des rencontres avec des acheteurs et des influenceurs. L'occasion aussi de prendre la mesure des tendances lourdes qui font aujourd’hui la spécificité du marché japonais, notamment le désir grandissant des consommateurs pour des marques créatives, capables de les séduire avec un story-telling fort. En savoir plus sur Mode In France Tokyo 2026 : https://tokyo.modeinfrance.com/fr/  

3 questions à…. Rodolphe Gardies, cofondateur d’Asphalte.

Lancée en 2016, Asphalte s’est fait une place dans l’univers de la mode via une formule aussi vertueuse qu’ambitieuse : une mode durable, accessible et pensée autour d’un modèle de cocréation inédit. Conversation avec son cofondateur Rodolphe Gardies, alors que la maison, en forte croissance, récolte notamment les fruits de son implantation en Allemagne….   Parlez-nous de la philosophie de votre marque… Asphalte est née en 2016 avec une idée très simple : proposer des vêtements intemporels au sens noble du terme. Un vestiaire dont on ne se lasse pas, pensé pour durer et fabriqué avec des matières naturelles, le tout fabriqué exclusivement dans l’Union Européenne. Après la mode homme, nous avons lancé la femme en 2021, qui représente aujourd’hui 35% de nos ventes et continue de se développer. Quelles sont les clés de votre succès ? La marque s’est construite autour de trois piliers avec, tout d’abord, un système de précommande, ce qui nous permet de produire ce que nous sommes certains de vendre. Nos fidèles doivent attendre quelques semaines la livraison de leur vêtement mais ils bénéficient, grâce à cette formule, d’un excellent rapport qualité-prix : un pull 100% laine mérinos fabriqué au Portugal à 99 €, un jean 100% coton bio avec une toile spécialement développée pour Asphalte à 100 €. Pour que le système fonctionne, il ne faut pas commettre d’erreur sur les volumes, ni sur les modèles. C’est la raison pour laquelle nous avons également mis en place un système de cocréation. Nous envoyons des questionnaires à notre communauté (350 000 personnes désormais) qui nous fait part de ses désirs. Partant de ces attentes, nous proposons une centaine de pièces pour l’homme et la femme chaque année. Enfin, notre mode de distribution est essentiellement en ligne mais nous avons ouvert un magasin à Paris en 2024 et un à Bordeaux il y a quelques semaines. Le tout pour une croissance globale évaluée à 30% cette année. Une croissance qui tient notamment à votre développement à l’international… Nous avons décidé de nous ouvrir à l'international en 2021, en choisissant tout d’abord l’Allemagne. Après une longue enquête, nous avons compris que les valeurs d’Asphalte étaient très en phase avec celles des consommateurs allemands, notamment la lutte contre la surproduction ou la promesse de durabilité. Nous avons agi avec prudence, en lançant d’abord la mode homme. Une fois cet univers rentable, nous avons poursuivi avec l’univers femme qui marche très bien et nous comptons ouvrir un premier magasin dans les prochaines années. Aujourd’hui, l’Allemagne représente 15% de notre CA mais ce développement a pris du temps. Il a fallu comprendre la culture du pays, la façon dont les clients fonctionnaient, notamment via nos enquêtes dans le cadre des cocréations. Nous avons dû par exemple, adapter le ton de notre communication, les allemands étant moins sensibles à un franc-parler qui fonctionne très bien en France. Pour le moment, notre objectif est de conforter notre position en Allemagne avant de penser à d’autres pays. Un développement à l’international ne se fait pas à la légère, c’est un travail de longue haleine. Il faut agir avec méthode, et ne pas se décourager. Découvrez Asphalte : https://www.asphalte.com

S’inscrire à la nouvelle lettre de l’UFIMH

Rencontres, actualités, business, toutes les informations du secteur

Merci pour votre inscription