Avent… Quelques éclairages en prélude au « temps d’après » (part. 1)

27 juillet 2024

En Avent ! Episode 1 : ce qu’il faut retenir de l’actualité mode responsable de ces jours derniers pour se préparer à ce que certains d’entre nous nomment « la nouvelle révolution textile » :

Traçabilité, économie circulaire,  information des consommateurs via un « ecoscore » qui réponde aux véritables attentes de nos parties prenantes : autant d’enjeux éclairés le 1er décembre dernier, à l’occasion de Fashionreboot de l’Ifm Paris.

J’y étais, et partage volontiers avec vous quelques résultats d’enquêtes de l’année présentés. Et cet espoir : « un nouveau monde/cycle économique » est possible, en écho aux mots d’ouverture d’Alain Frachon du journal Le Monde.

1/ Du côté de l’offre, pour 2023, les « bonnes résolutions » au programme « investir » :

Les domaines d’investissement prioritaire pour 2023 :

1.Le digital, 2. Les actions en matière de développement durable, 3. L’attractivité des points de vente.

 

En ce qui concerne les matières éco-responsables, quelles actions prioritaires avez-vous menées en 2022 ?  
Augmentation de l’utilisation de matières éco-responsables labellisées 48 %
Amélioration de la traçabilité des matières (meilleure connaissance de l’origine de la matière lors des achats) 48 %
Utilisation de matières recyclées 46 %
Utilisation de matière bio 29 %
Pas d’action particulière sur les matières en 2022 10 %
Renoncement à l’utilisation de certaines matières (fourrure, mohair, angora…) 8 %

Source : Enquête 100 marques-enseignes IFM 2022, en pourcentage du nombre de répondants.

2 réponses possibles.   Institut FRANCAIS de la MODE

 

2/ Concernant les attentes mode responsable des clients finaux (« consommateurs ») :

44 % des consommateurs ont acheté au cours des 12 derniers mois un produit de mode éco-responsable.

Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus en matière de mode éco-responsable ?  
L’utilisation de produits toxiques pour la peau (colorants, traitements chimiques) 42 %
La pollution générée par la fabrication de vêtements 38 %
Les salaires bas et les conditions de travail des ouvriers 37 %
L’utilisation de matières qui génèrent de la souffrance animale 31 %
La pollution générée par le transport 29 %
La protection des emplois liés au textile en France 29 %
Le non-recyclage des vêtements en fin de vie 29 %
Le respect de la diversité (origines, cultures, égalité homme/femme…) par la marque 16 %

Source : Enquête 100 marques-enseignes IFM 2022, en pourcentage du nombre de répondants.

3 réponses possibles.   Institut FRANCAIS de la MODE

 

Soit, des critères à prendre en compte pour le futur #ecoscore ? L’avenir le dira….

 

Sur tous les sujets liés à la RSE dans nos filières, l’actualité est dense pour les entreprises.

 

Ce même premier jour de … l’Avent, à propos de mode circulaire, Les Echos publiaient un article (@V.JacobergerL et Bertra1Philippe : la « seconde main » n’est plus une « niche ». Bonne nouvelle. Ce serait grâce à l’inflation, titre l’article, en guise d’accroche …

 

A lire en entier : car au-delà du titre réducteur, son contenu s’ajuste davantage à la réalité telle qu’elle est, c’est-à-dire plus nuancée et complexe : cet « élan » est antérieur à l’envol des prix, il se confirme et prend de l’ampleur. Ainsi, selon Boston Consulting Groupe, ce marché a triplé en 3 ans et devrait croître ces prochaines années en moyenne de 20 à 20%« . Question de pouvoir d’achat, certes. Mais pas seulement : « la motivation écologique compte pour 40% » des personnes interrogées » relèvent les journalistes. Ajoutant, étonnamment : « Le panier moyen est selon @resee d’environ 1 161€« . Incroyable !!!!

Le très haut de gamme ne serait donc pas en reste, avec un marché de la seconde main estimé à plus de 52Md€, notent-ils. L’avenir sourit-il, en ce domaine, au Luxe plutôt qu’à l’ultra fastfashion ? Pour sa part, Wedemain y croit et l’annonce.

 

A nous d’être attentifs à l’état du monde, d’être à l’écoute des attentes de l’ensemble des « parties prenantes » ; sans cette adéquation, difficile de former des voeux de prospérité crédibles ! En… Avent : modifier les modes de production et de consommation implique de faire sans trop attendre des choix, éclairés pour que des indicateurs avérés, à la hauteur des enjeux triomphent des amalgames et des manipulations en cours. Dans cette perspective, restons connectés pour d’autres informations.

 

Prochain épisode : Nouveaux enjeux, nouvelles règles : le cahier des charges REP (responsabilité élargie du producteur) des ministères, lié à la loi AGEC, est paru !

 

Sylvie Chailloux, Présidente de l’UFIMH

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Changement de présidence à Euratex : élection de M. Mario Jorge Machado

Lors de son Assemblée Générale du 14 juin 2024, Monsieur Mario Jorge MACHADO, dirigeant d’Adalberto Textile Solutions et Président de l’Association portugaise du textile-habillement (ATP), a été élu à la Présidence de la Confédération européenne du Textile-Habillement (Euratex). Mario Jorge Machado a une longue carrière dans le textile et est actuellement actionnaire et directeur de « Adalberto Textile Solutions, S.A. », où il applique des pratiques de gestion avancées pour stimuler la compétitivité et l'innovation. Il est également président de l'Association portugaise du textile et de l'habillement (ATP) depuis 2019 et se distingue par son leadership stratégique dans le secteur du textile et de l'habillement, promouvant l'innovation et la durabilité. Il représente l’ATP au conseil d’administration du CIP – Confederação Empresarial de Portugal et préside le conseil stratégique du CIP pour l’environnement et la durabilité. Diplômé en ingénierie des polymères de production de l'Université du Minho, son expertise s'étend de l'amélioration continue des processus au développement d'équipes commerciales B2B et de modèles économiques B2C. Sa vision englobe l'excellence opérationnelle et la mise en œuvre de pratiques durables, contribuant à l'évolution de l'industrie textile. Le jour de son élection, nous avons demandé à Mario Jorge Machado quelle est sa vision pour EURATEX. « Les derniers indicateurs montrent que l'industrie européenne a des taux de croissance inférieurs à ceux de ses concurrents ; c’est quelque chose que nous devons inverser. Les décideurs politiques doivent comprendre que l’industrie textile ne peut pas être une monnaie d’échange dans les négociations mondiales. Nous voyons ce que font les États-Unis pour soutenir leur industrie, et nous voyons ce que fait la Chine pour soutenir son industrie. L’Europe a pris du retard dans le soutien à son industrie. Mon mandat chez EURATEX sera de promouvoir une stratégie industrielle efficace et intelligente. Au cours de la dernière mandature, l’UE a publié de nombreuses législations sur la durabilité et la circularité ciblant l’industrie manufacturière. Toutefois, si nous voulons que cette stratégie réussisse, nous devons nous concentrer davantage sur la dimension des consommateurs. C’est pourquoi EURATEX a un rôle de lobbying très important à jouer pour que le processus législatif se déroule en fonction de la capacité d’adaptation du secteur. L'Assemblée a également nommé Alberto Paccanelli au poste de président d'honneur, reconnaissant plus d'une décennie d'engagement envers EURATEX et l'industrie textile européenne. « Au cours de ces 13 années d'engagement, j'ai été témoin d'un changement radical dans notre industrie, qui nécessite une voix forte et unie à Bruxelles. Au cours de l’année écoulée, nous avons demandé aux institutions européennes de considérer différentes demandes :
  • La durabilité et la compétitivité doivent aller de pair, avec une mise en œuvre réaliste.
  • Les produits importés doivent respecter les mêmes règles appliquées aux produits fabriqués en Europe. La réciprocité en matière d'accès au marché est essentielle et doit être accordée ; Les barrières tangibles et intangibles sur de nombreux marchés étrangers intéressants, tels que l’Inde, le Mercosur et les États-Unis, devraient être démantelées.
  • Les entreprises ont besoin de financement pour se transformer en moteurs de durabilité et d'innovation.
  • Les consommateurs doivent être honnêtement informés des caractéristiques et de la traçabilité des produits, afin d'éviter le green washing. Les pouvoirs publics sont également des « consommateurs » de produits textiles (pensez aux uniformes militaires) ; ils devraient appliquer des marchés publics écologiques et ne pas se contenter de rechercher le produit le moins cher du marché.
Nous avons bien progressé, mais il reste encore du travail à faire. J’ai pleinement confiance en Mario Jorge pour continuer sur cette voie. L'Assemblée générale d'EURATEX a également élu 4 autres membres de l'équipe de présidence : Michael Kamm (ZWILLING Gruppe, Allemagne), Barbara Cimmino (Yamamay, Italie), Grégory Marchant (UTT, France) et Ismail Kolunsag (Cross Tekstil, Turquie). Au cours de l'Assemblée, EURATEX a également accueilli de nouvelles adhésions du CEMATEX et du Forschungskuratorium Textil e. V., et un partenariat avec Reju. (France).