Lettre ouverte aux entreprises du secteur

15 septembre 2025

L’UFIMH pleinement investie dans l’élan de solidarité nationale et mobilisée pour la défense de toutes nos entreprises.

La crise sanitaire que nous vivons est terrible et entraînera de nombreuses répercussions économiques et sociales pour toutes les sociétés de notre écosystème : nos marques, nos créateurs, nos fabricants, etc… nous obligeant à réfléchir à un futur différent.

Dans cette période si difficile et délicate, jamais connue dans notre histoire récente, nous revenons à l’essentiel et nos instances reprennent toute leur importance, leur légitimité et leur utilité.

Solidarité nationale

L’UFIMH a été au cœur de l’action menée par le Comité Stratégique de Filière Mode & Luxe, qui a permis de fabriquer en France 500 000 masques par jour et 4 millions de masques à ce jour. Nos entreprises d’un élan unanime et solidaire auront révélé auprès des pouvoirs publics et du grand public toute leur agilité et leurs ressources vives en transformant leurs capacités de production : d’un montage de veste de Haute Couture en 180 minutes, nos couturières se sont mises à réaliser des millions de masques réalisés en 2 minutes de montage.

Made In France sort grandi de cette crise du Covid-19 et les félicitations sur les réseaux sociaux en sont la preuve.

Un nouveau défi nous attend maintenant désormais avec la fabrication en France mais également dans les pays limitrophes des sur-blouses pour le personnel soignant vue l’ampleur gigantesque des besoins des établissements de santé.

Cette fabrication dans nos ateliers français, que l’on pensait encore irréalisable il y a un mois, peut nous ouvrir de bien belles perspectives d’avenir.

Nous avons une occasion unique de réinvestir nos bureaux d’Etudes et des Méthodes, de repenser nos métiers, d’agir en collectif et de nous réinventer aidés par les moyens numériques actuels.

Si nous sommes capables de produire des masques en quelques semaines en réadaptant nos outils de production et nos process de fabrication, nous sommes capables de produire à nouveau de la Mode en France de façon économique, durable et agile.

Défense de nos entreprises

L’UFIMH, en étroite relation avec les Fédérations et les syndicats régionaux, se mobilise tous les jours pour répondre aux besoins des entreprises de notre secteur afin d’apporter des solutions pragmatiques ou des réponses juridiques et sociales.

Également, nos instances ont des liens réguliers avec les Ministères pour demander des mesures d’assouplissement complémentaires.

Des mesures fortes ont été prises par le Gouvernement pour aider les entreprises à faire face à cette situation mais nous pensons que ces mesures risquent d’être insuffisantes pour permettre à toutes les entreprises de traverser la crise.

C’est pourquoi nous avons adressé le 2 Avril 2020 au Ministère de l’Economie et des Finances un courrier demandant que d’autres mesures indispensables soient prises afin d’assurer leur survie :

1. Report du début des soldes au 15 juillet (pour 6 semaines),

2. Annulation totale des charges sociales et fiscales pour les TPE/PME (pour la période de confinement),

3. Prise en charge par les assurances des pertes d’exploitation des entreprises ayant été contraintes par les pouvoirs publics de fermer des commerces en raison du confinement,

4. Prise en compte des entreprises ayant des plans de continuation, sans conditions, dans le plan de soutien bancaire,

5. Annulation des loyers commerciaux par les grands bailleurs pour la période de confinement,

6. Intervention pour assouplir la réglementation en vigueur et utiliser différemment les fonds de formation professionnelle existants pour éviter du chômage technique et faire progresser le savoir-faire dans nos ateliers pendant cette période de crise.

Ces demandes ont été entendues et devraient recevoir une réponse au moins partiellement dans les prochaines semaines.

Enfin, avec les boutiques fermées, déjà pénalisées par la crise des gilets jaunes et les mouvements sociaux, les salons repoussés ou annulés, cette période s’annonce particulièrement difficile pour nos marques pour les années 2020 et 2021.

Une cellule de crise a été actionnée au sein de nos instances avec beaucoup de compétences et de motivation pour essayer de trouver des moyens alternatifs aux salons pour la présentation des collections et permettre la vente des produits.

Sachez que l’UFIMH, les Fédérations et les syndicats régionaux sont très mobilisés et se battent aux cotés de nos entreprises.

 

Marc Pradal

Président UFIMH

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Grand entretien avec… Thibaut Ledunois, directeur de l’entrepreneuriat et de l’innovation à la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin.

« L’IA est un puissant levier de compétitivité pour nos entreprises ». A l’heure où l’intelligence artificielle envahit l’univers de la mode tout entier, Thibaut Ledunois nous dresse le panorama des transformations les plus impactantes, en rappelant les dangers mais aussi les atouts de l’IA pour la croissance et la compétitivité du secteur… Comment l’IA impacte-t-elle le secteur de la mode ? Le développement de l’intelligence artificielle connait une accélération totalement inédite et intègre désormais l’univers de la mode tout au long de la chaine de valeur, même si l’attention se concentre plus particulièrement sur la création. La solution imki intègre les studios de The Kooples, de nouvelles solutions issues de l’IA participent à différentes campagnes digitales mais en réalité, les principaux cas d’usage sont ailleurs. Dans le pilotage de la performance et l’aide à la décision (ndlr. NoStress), dans l’anticipation des achats et une gestion optimisée des stock (ndlr. autone, Centric), dans les recommandations de taille en e-commerce (ndlr. Kleep) ou encore dans l’optimisation des discounts et des pricings. L’IA va également transformer la façon de produire et l’ensemble de l’outil industriel avec une optimisation de la coupe (ndlr. Lectra) et des flux plus tendus. De plus, l’IA constitue également un levier de compétitivité pour les entreprises de mode françaises. Quels sont, à vos yeux, les principaux dangers de l’Intelligence artificielle ? Cet outil qui repose sur un usage massif de la donnée, encore faut-il savoir quelles données sont utilisées, par qui et pour quel objectif. Les marques de mode françaises et tout notre tissu industriel doivent prendre conscience que seules les entreprises qui sauront maitriser et protéger leurs données (gouvernance en interne, organisation, taxonomie, cybersécurité) pourront réellement tirer bénéfice de l’IA*. Celle-ci induit de vrais questionnements en matière de confidentialité, de souveraineté et de propriété intellectuelle, tout particulièrement dans un contexte de course internationale à l’innovation fortement lié à la géopolitique. Le principal danger est d’oublier la puissance exponentielle de ces outils et leur résonnance profondément politique. L’IA offre tout de même de nombreux atouts, comment les entreprises peuvent-elles en tirer parti ? Il s’agit d’une révolution technologique et industrielle comme nos industries en ont connu de nombreuses. Elle n’est donc pas une option, mais une réalité à prendre impérativement en compte dans le secteur ultra-concurrentiel qui est le nôtre. J’aimerais néanmoins que cette révolution technologique intègre également des réflexions sur les sujets de diversité et d’inclusion, permette une véritable révolution dans la décarbonation de notre secteur et ne serve pas simplement les intérêts de quelques-uns. Par ailleurs, on ne peut nier que l’intelligence artificielle est l’un des leviers les plus efficaces pour mieux gérer la rentabilité et les marges de nos entreprises. Dans cet esprit, le ministère de la culture associé à la Bpi et à la Banque des territoires vient notamment de lancer un appel à projet… Dans le cadre du plan France 2030, piloté par le Secrétariat général pour l’investissement en lien avec le Ministère de la Culture, avec la collaboration de Bpifrance et de la Banque des Territoires, un appel à projet a en effet été proposé jusqu’au 28 octobre prochain. Son objectif ? Soutenir les entreprises qui s’engagent dans la voie de la transition numérique grâce au développement de technologies innovantes telles que l’intelligence artificielle, la blockchain ou les solutions d’exploitation de données. Les entreprises ont tout intérêt à se pencher au plus vite sur cette opportunité, qu’il s’agisse des projets attendus, des critères d’éligibilité ou des modalités de soutien*. Comment voyez-vous la transformation du secteur dans les cinq prochaines années ? L’intelligence artificielle va sans doute bouleverser très rapidement la façon dont on achète sur internet. Les sites des marques vont être de plus en plus personnalisés – avec des personal shopper en ligne comme c’est le cas chez Zalando depuis fin 2024. Les agents conversationnels vont prendre une part de marché non négligeable des moteurs de recherche classiques dont Google. Comment va évoluer le SEO dans un agent comme Le Chat ou ChatGPT ? Où vont aller les investissements en SEA ? A qui va profiter ces assistants personnels créés et entretenus par des sociétés non européennes ? Le sujet de l’acquisition est également important. Les agences ads historiques font maintenant face à des IA propriétaires des réseaux sociaux qui optimisent l’investissement publicitaire. Difficile de voir l’avenir mais il s’annonce à coup sûr très différent de notre monde. *A consulter Pour l’appel à projet sur la transition numérique, rendez-vous sur cette page LinkedIn Live avec Extend Business Consulting - Démystifier la data : les 8 bonnes pratiques de gestion des données – janv 2025).  

L’IA peut-elle révolutionner l’industrie de la mode ?

Largement présente dans les champs de la création ou de la vente, l’Intelligence artificielle investit peu à peu l’ensemble de la chaine de valeur. Où se révèle-t-elle la plus efficace et comment en tirer parti ? Le point sur les multiples usages de l’IA avec les temps forts de l’enquête réalisée par la Maison du Savoir-Faire et de la Création, affiliée à l’UFIMH.   L'IA redessine les contours de l'industrie de la mode Si elle commence à se déployer dans la création de vêtements, le textile et la vente, l’intégration de l’IA dans la confection est encore limitée. Mais cela pourrait changer… L’intelligence artificielle (IA) pourrait révolutionner la mode. “Cette technologie est désormais mature. Nous ne sommes plus dans la seule phase de recherche mais dans celle de l’industrialisation. On peut y aller de manière confiante, il n’y a plus de verrous technologiques” assure Robby Dubus, responsable du développement de Textil’IA, une start-up créée en 2020 par la profession textile pour tirer parti de nouvelles technologies comme l’IA. L’idée ? Développer des applications répondant à des problématiques comme la demande de digitalisation, la lutte contre la contrefaçon, la valorisation de la créativité… Essor rapide en amont Comme le soulignait l’article “Texprocess 2024 se place sous le signe de l’IA”, paru dans le magazine M&T2, cette technologie était la vedette de la dernière édition du Salon international leader dans le traitement des matériaux textiles et souples. “L’IA a trouvé sa place et se développe très rapidement en amont : à savoir la création d’un produit avec tous les paramètres que cela comporte, ainsi que sa préparation. Il en est de même en aval jusqu’à sa vente. Mais pour la partie « dure », la fabrication et notamment la couture, c’est plus compliqué”, souligne le magazine. La mode s’intéresse ainsi de plus en plus au potentiel de l’IA. Mais aux étapes successives de la chaîne -création, production, distribution- les pionniers sont plus ou moins nombreux à avoir déjà testé ses possibilités. Création à la pointe Pour la création, la mode se montre à la pointe, comme l’explique Frédéric Rose, fondateur en 2020 d’IMKI, start-up spécialisée dans les solutions d’intelligence artificielle générative d’images, dédiées à tous les métiers des ICC (Industries Culturelles et Créatives). “Quand on a travaillé sur ces industries, le secteur ayant réagi le plus rapidement a été la mode. Celle-ci a en effet besoin que l’IA se spécialise dans le stylisme modélisme”. Pour affiner ses solutions, IMKI s’appuie à la fois sur des experts IA et métiers. “L’IA ne répète pas de choses. Nous prenons des IA qui ont appris à dessiner, nous améliorons leur entraînement sur des métiers et de ce fait, la justesse de leurs réponses. Nous sommes les seuls à avoir une telle approche”, affirme le dirigeant. Pour la mode, la start-up fait plancher des data-scientists et ingénieurs et ses quatre stylistes modélistes (prêt-à-porter femme, homme, sportwear ou “360 degrés”) pour entraîner l’IA à dessiner des vêtements. “On implique également des spécialistes métiers comme pour une capsule denim présentée à VivaTech 2024, améliorée par un expert externe”. Gain de temps assuré IMKI va plus loin dans le “sur-mesure” pour ses clients, comme The Kooples, avec qui elle a développé une capsule pour la collection hiver 2024-2025. “On apprend aux IA à comprendre un corpus artistique, les codes à prendre en compte pour aligner les dessins sur une marque. Cela peut être le logo, un motif, un fermoir typique pour un sac à main. On améliore ainsi la connaissance de l’IA en intégrant l'ADN de la marque”. De quoi aussi éviter un risque auquel les clients d’IMKI se montrent très attentifs : “faire en sorte que les données qu’ils utilisent pour entraîner leur IA ne relèvent pas de tiers, mais de leur propriété”. Pour leur donner la main sur l’IA, IMKI forme ainsi ses clients au “prompting”, soit la manière de lui donner des instructions. La question qui se pose : est-ce que l’IA peut remplacer l’humain pour la création ? Pour certaines tâches mais pas toutes, indique Frédéric Rose. “L’IA est imbattable en termes de vitesse d'exécution d’un dessin précis, par exemple, mais bien que hyper puissant, cet outil n’est cependant pas doué de volonté ni d’un “esprit de synthèse” de l’air du temps ou des tendances. Il a besoin d’un input créatif. Si le designer ne sait pas dans quelle sphère artistique l’emmener, l’IA ne sortira rien de bon”. “L'IA accélère le processus de création, améliore l’aide à la décision et permet de rapprocher le produit de la tendance finale et de la demande du client. Aujourd’hui, sans elle, on met 8 mois pour créer un produit après avoir détecté une tendance. Avec l’IA, on divise ce temps par trois”, conclut Frédéric Rose. Au service de la matière A l’amont de la chaîne mode, l’industrie textile s’est aussi emparée de l’IA. “Dès nos débuts, nous avons rencontré des experts en IA et listé les applications possibles pour créer des solutions innovantes à valeur ajoutée mais accessibles pour nos PME textiles. La profession investit dans ces solutions via Textil’IA avant de les déployer. Contrairement aux idées reçues, le coût de l’IA n’est pas exorbitant et l’utilisation assez vite rentable” explique Robby Dubus de Textil’IA. Textil’IA a déjà développé deux solutions intégrant l’IA. Son catalogue intelligent de produits en ligne permet depuis 2023 aux textiliens d’archiver digitalement leurs nombreuses créations : “on numérise leurs tissus pour les transférer vers la plateforme dotée d’outils de recherche fonctionnant à base d’IA”, explique Robby Dubus. L’utilisateur peut aisément faire des recherches parmi ses archives textiles parfois très nombreuses (plusieurs dizaines de milliers de motifs), via des mots clés ou par similarité avec une autre image, sans avoir besoin de catégoriser manuellement chacun des motifs lors de leur importation. “Ce catalogue intelligent permet de valoriser ses créations. Il facilite aussi les échanges entre fabricants et marques, en fournissant aux prospects un accès digital aux collections. L’IA générative va également permettre d’analyser leurs recherches et de leur faire soit des nouvelles propositions graphiques, soit des modifications des motifs textiles pour s’adapter à leurs besoins”. La deuxième solution à base d’IA signée Textil’IA facilitant une veille anti-contrefaçon se nomme LOCKEO Détection. Elle permet aux textiliens de faire de la reconnaissance d’images en comparant leurs dessins à ceux présents sur des articles textiles en ligne. “Pour une PME, il ne serait pas possible d’embaucher quelqu’un pour réaliser une telle veille sept jours sur sept et ce, sans même parvenir à ces résultats”. Transition digitale Le troisième outil développé par Textil’IA -ODITH- déjà testé par une quarantaine d’entreprises de la filière textile-habillement (dont des confectionneurs) et commercialisé dès ce mois de septembre, ne fonctionne pas encore avec l’IA. Mais cela n’est pas exclu qu’il l’utilise un jour. Son but est de faciliter la traçabilité en sécurisant la récupération, le stockage et la transmission des informations de fabrication des produits textiles. “Aujourd’hui, on est dans le déclaratif des fournisseurs. Avec l’IA, grâce au croisement des données, on pourrait vérifier la provenance d’un tissu, d’une origine de fabrication, cela permettrait d’améliorer la solution” indique Robby Dubus. De façon générale, il souligne que “l’IA débouche sur des solutions facilitant la transition digitale des entreprises. Sans IA, c’était ainsi impossible de digitaliser tout le patrimoine créatif des entreprises textiles !”. S’il n’est pas spécialisé dans la confection, Robby Dubus imagine “sûrement plein d’applications IA, avec des tâches (comme les patronages)” susceptibles “d’être largement optimisées grâce à l’IA”. Automatisation et précision L'expérience de Haase Innovation montre que l'IA peut en effet avoir un impact significatif dans la confection. Marine Anton, dirigeante de l'atelier, a récemment investi dans une machine de coupe automatique gérant les motifs placés avec caméra embarquée recourant à l’IA. “C’est très surprenant, la caméra va scanner le motif, on va placer le patronage sur l’ordinateur et la machine va faire en sorte que les motifs soient raccordés entre le dos et le devant”, explique-t-elle. Le gain de temps impressionne : alors que les salariées mettaient 17 minutes pour couper, à la main, un t-shirt avec motif placé, cela ne demande que 2 minutes 50 à la machine. Marine Anton précise que son intention initiale n’était pas “d’acheter la machine pour aller plus vite” mais de pallier une difficulté de recrutement. “Les personnes à la coupe partant bientôt à la retraite, nous avons essayé de les remplacer par des jeunes”. Mais ce “travail physique, debout, long et répétitif” attirait peu. Cela a servi de déclic pour investir dans la machine de coupe automatique et faire de premiers pas dans l’IA. Un choix que la dirigeante ne regrette manifestement pas, même si cela représente “sans doute le plus gros investissement jamais réalisé” dans l’atelier créé en 2014. L’IA s’intègre progressivement dans l’ensemble du processus produit. Bien qu'elle soit déjà en cours d'implémentation dans les phases de création et de sourcing matières, son intégration dans la confection, où l'intelligence de la main est cruciale, demeure complexe. Cependant, elle permet d'améliorer la compétitivité dans les étapes de fabrication qui ne requièrent pas de valeur ajoutée humaine. Pour en savoir plus sur les solutions citées: IMKI Textil'IA Haase Innovation   Retrouvez les articles du magazine en ligne de la Maison du Savoir-Faire et de la Création sur www.maisondusavoirfaire.com

3 questions à… Simon Peyronnaud, président et cofondateur de l’entreprise Losanje

« Pour tirer parti de lIA, il faut une stratégie globale » Dédiée à la production mode issue de lupcycling, Losanje a intégré lIA dès sa création en 2020. Cinq ans plus tard, cette société constitue un modèle unique et ultra-performant, offrant à des entreprises des solutions de fabrication de vêtements et daccessoires dans une démarche écologique et fiable sur le plan économique. Une réussite consacrée par le prix de linnovation de lAndam 2025. 1/ Pouvez-vous tout d’abord nous présenter votre entreprise ? Losanje est une solution de production. Nous travaillons avec des entreprises pour les aider à fabriquer des produits issus de l’upcycling grâce à une approche industrielle utilisant les premières technologies au monde de découpe automatisée de vêtements. Pour cela, nous avons deux approches. Soit nous participons à la revalorisation de l'existant -des invendus pour une marque de mode, des vêtements de travail, des bâches publicitaires… soit nous proposons de réaliser pour elles un sourcing de produits finis, par exemple, des jeans issus de centres de tri, des sweats ou des T-shirts, qui serviront ensuite de matière première pour leur futurs produits upcyclés. Nous avons créé Losanje en 2020 en commençant par lancer notre propre marque, avec de petites collections de hoodies, jeans, pantalons de travail, T-shirts…. Un vestiaire assez sobre car nous voulions montrer que, loin des traditionnels patchworks ou des podiums, la démocratisation de l'upcycling passait par l'invisibilisation de la méthode de fabrication. Dès 2022, nous nous sommes lancés, après une première levée de fonds, dans la R&D autour du développement de technologies spécifiques à la découpe en upcycling. Depuis 2023, nous nous consacrons exclusivement à cette activité B&B. 2/ Comment utilisez-vous l’IA dans votre entreprise ? Nous avons tout d’abord introduit l'intelligence artificielle dans une volonté de performance économique. Nous demandons notamment à l’IA de perfectionner nos schémas de production au niveau de la coupe pour faire de l'optimisation de matières et réduire les coûts. Grâce à l’'intelligence artificielle générative, nous offrons aussi à nos clients des prévisualisations des produits qu'ils souhaitent développer, leur permettant de se projeter plus facilement. Tous ces éléments viennent au service de la performance environnementale. Plus nous arrivons à convaincre de la pertinence de notre solution, plus on convainc nos clients de favoriser l’upcycling, et donc l’économie circulaire, à des solutions de production traditionnelles. Et rappelons que nos vêtements et accessoires produisent en moyenne 95% d'émission de CO₂ en moins que des produits standards. Par ailleurs, les utilisations de l’IA sont très nombreuses et participent à l'optimisation des enjeux de production, de coupe, d'utilisation de matières…. 3/Quels conseils donneriez-vous pour une utilisation efficace et raisonnée de l'IA ? L’IA est centrale dans la construction et le développement de notre entreprise et nous l’avons d’emblée pensée dans une stratégie globale -sociale, écologique, financière. L'implémentation s'est d'abord faite autour de la production avec la volonté de réduire les coûts pour rivaliser avec l'industrie traditionnelle linéaire. Nous avons ensuite implémenté l’IA dans les fonctions de sourcing, de stylisme…. Et petit à petit au niveau de nos fonctions support -marketing, communication et certaines tâches commerciales très répétitives et souvent peu valorisantes pour nos salariés. Cette stratégie globale est, selon moi, la best practice numéro un. Il faut d’emblée penser comment, à quelle étape et pourquoi on implémente de l’IA. Certaines entreprises vont d’ailleurs jusqu’à recruter un salarié dont la seule fonction est de concevoir une stratégie d’implémentation pour traiter de façon globale tous les sujets. Cela montre à quel point la méthode et la « big picture » sont indispensables à la réussite d’un projet d’implémentation de l’IA dans les pratiques d’une entreprise. Pour en savoir plus: www.losanje.com

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