UFIMH & Transition écologique : les trois axes clés de notre engagement

7 décembre 2025

Impliquée de façon pionnière autour des sujets RSE, l’UFIMH participe à accélérer la transition écologique en menant de multiples actions de lobbying auprès des pouvoirs publics mais aussi une politique de sensibilisation des acteurs de la filière.

Le point avec Adeline Dargent, déléguée générale du Syndicat de Paris de la Mode Féminine.

Dix ans ou presque… L’UFIMH, associée à la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, s’est impliquée dès 2017 autour des questions de développement durable en publiant la première grande étude sur le sujet pour le secteur de l’habillement. Depuis 2019, elle édite avec celle-ci et la Fédération de la Maille, de la Lingerie et du Balnéaire des guides à l’attention des acteurs de la filière – ouvrages rédigés avec un collectif d’entreprises membres de l’UFIMH, adossé à un cabinet spécialisé. « Après un premier opus autour des approvisionnements responsables, nous avons lancé deux ouvrages sur les sujets d’éco-conception et de communication responsables à mettre en place pour valoriser les initiatives, précise Adeline Dargent. Toujours conçues de façon pratique, ces publications réunissent des informations générales mais aussi des outils directement utilisables pour permettre aux entreprises d’agir concrètement. Mieux encore, ces contenus viennent tout juste d’être déclinés sur une plateforme intitulée En mode durable, ce qui permet de toucher un public plus familier d’internet ». Parallèlement à ces actions, l’UFIMH est investie de longue date dans un dialogue nourri avec les pouvoirs publics pour faire avancer les dossiers clés -qu’il s’agisse de la loi contre l’ultra mode express ou de faire des propositions pour construire l’affichage environnemental textile qui devrait être déployé dès l’automne 2025.  Autant d’engagements qu’elle entend prolonger dans les prochains mois en agissant autour de trois grands axes.

 

*La promotion d’un affichage environnemental ET social. Après la mise en place de cette première mesure qui vise à rendre compte de l’impact de chaque pièce achetée et répondre ainsi aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat et de la loi Climat et Résilience, l’UFIMH milite activement pour une réglementation plus complète. Celle-ci devrait également intégrer la mesure de l’impact social des produits sur la société. Des études sont en cours et là encore, l’Union travaille avec un pool d’entreprises pour un partage d’expériences et s’appuie sur un cabinet spécialisé.

 

*Un nouveau cahier des charges pour Refashion, l’éco-organisme de la filière. Créée en 2009, cette société – financée par l’éco-contribution versée par ses adhérents- assure la prévention et la gestion de la fin de vie des textiles d’habillement, de linges de maison et de chaussures mis sur le marché français en soutenant la collecte, le tri, la réparation et le réemploi de ces produits. Par ailleurs, elle accompagne les marques à s’engager dans une démarche d’éco-conception et soutient le développement du recyclage en France. L’action de Refashion s’articule aujourd’hui autour de deux grands axes. D’un côté, la collecte et le tri en vue du réemploi majoritairement porté par les acteurs de l’économie sociale et solidaire alors même que le secteur connaît aujourd’hui de graves difficultés liées à l’explosion des volumes qui partent essentiellement à l’exportation dans les pays d’Afrique. Face à la concurrence chinoise qui a baissé les prix, les collecteurs ne peuvent plus exporter et se trouvent contraints de fermer les points de collecte. Il est donc urgent de se tourner vers d’autres alternatives. « Pour l’UFIMH, la solution passe par la construction d’une filière industrielle de recyclage en France, assure Adeline Dargent.  L’Union est alignée avec les autres fédérations professionnelles impliquées sur le sujet et travaille avec le Comité Stratégique de Filière Mode et Luxe pour devenir une force de proposition incontournable sur le sujet ».

 

*Une stratégie de sensibilisation des TPE et PME sur le sujet de la décarbonation. `

Engagée de longue date sur la question, l’UFIMH accompagne des entreprises pour accélérer la transition. « Les récentes études menées par l’association Paris Good Fashion montrent que les segments du luxe et premium sont plutôt bons élèves en la matière mais il faut aller plus loin dans la prise de conscience et convaincre certaines entreprises qui n’ont pas encore réalisé leur bilan carbone, point de départ obligé à toute construction d’une trajectoire de décarbonation, précise Adeline Dargent. Le travail consiste à les inciter à sauter le pas, en rappelant que l’UFIMH et ses fédérations membres mettent à leur disposition une subvention de 5000 euros pour le financement de tout projet, de décarbonation mais aussi d’autres sujets RSE ».

Pour aller plus loin : https://www.enmodedurable.fr/

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Grand entretien avec Anne-Laure Druguet & Hervé Huchet

Respectivement Directrice Internationale de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, et Directeur du Développement International PROMAS/Fédération des Industries du Vêtement Masculin. La stratégie à l’export, entre prudence et conquête de nouveaux marchés. Le 20 novembre prochain à Paris, l’événement Welcome on board proposera conférences et ateliers pour explorer les opportunités de développement à l’international de la filière mode. Avec nos experts, le point en avant-première sur la situation géopolitique du moment et les temps forts de cette journée. 1/ En amont de l’événement, pouvez-vous nous présenter votre regard sur le contexte géopolitique international, et ses conséquences pour la filière ? HH. A l’évidence, ce contexte transforme en profondeur l’ensemble des marchés. Aux Etats-Unis, les taux de change et les nouvelles taxes en vigueur nous sont défavorables. Face à cela, nous constatons que les marques françaises déjà installées conservent leurs clients mais qu’il est plus difficile pour les nouvelles de s’implanter.  Au Japon, le Yen nous est défavorable mais le marché reste intéressé par les marques françaises. En Chine, les marques locales sont devenues plus performantes et compétitives, ce qui recentre les opportunités sur nos marques de luxe et nos maisons les plus créatives. D’une manière générale, la prudence s’impose avant de se lancer dans un développement à l’international. Ceci passe par l’élaboration d’un business plan précis et la nécessité de se rendre, en amont, dans le pays choisi pour comprendre sa culture, les attentes des clients et s’assurer qu’elles sont en phase avec l’identité de sa propre marque.  Par ailleurs, il faut savoir que les acheteurs prennent du temps avant de référencer une nouvelle marque. Il est dont indispensable de prévoir dans sa stratégie trois participations au moins à des salons pour espérer un retour sur investissement positif. ALD.  Ces récents événements ont démontré l’extrême volatilité des marchés. Il est donc essentiel, pour les marques de mode, de travailler à répartir les risques. Mais il ne faut oublier aussi que la période peut être source de nouvelles opportunités en termes de marchés, à conforter ou à conquérir. 2/ L’événement Welcome on board a justement pour but d’accompagner les marques dans leur développement à l’international. Dans ce contexte, quelles sont les recommandations générales des experts ? HH. La situation permet en effet de se tourner vers de nouvelles destinations qui peuvent constituer de vraies opportunités : Afrique du sud, Inde, Indonésie … et d’être attentif aux politiques européennes qui prévoient de nouveaux accords de libre échange pour faciliter l’export (toutefois liés à une production made in Europe). Par ailleurs, il est essentiel de diversifier son sourcing pour éviter d’être pénalisé par de fortes taxes sur certains marchés. Pensé par des directeurs export d’institutions et destiné aux dirigeants de marques, Welcome on board offrira un panorama à 180° des opportunités de marchés, des stratégies à mettre en place, des outils à développer… 3/ Quels seront les temps forts de cette journée ? ALD.  Conférences et tables rondes permettront d’aborder les questions clés en termes de développement international.  Comment se réinventer dans un monde instable et transformer cette instabilité en opportunité ? Quelles sont les attentes des acheteurs internationaux en termes de prix, de volumes, et de durabilité ? Au-delà des implantations classiques, quels formats plus agiles ont déjà fait leurs preuves (pop-ups, corners et collaborations locales) ? Enfin, nous évoquerons le rôle de la révolution digitale dans le développement d’une stratégie à l’international, avec un focus sur l’IA et la data, pensées comme de nouveaux agents pour l’export. 4/ L’événement Welcome on board s’intègre à une politique globale menée par les différentes fédérations membres de l’Ufimh, et avec le soutien du Défi, pour accompagner les marques dans leur croissance à l’international. Quelles sont les différentes actions mises en place ? HH. La Fédération française du vêtement masculin (PROMAS) soutient des événements avec le même objectif dans des pays précis : Italie, Danemark, USA, Japon, Corée,Taiwan. Nous accordons des subventions pour la protection de nos marques en Asie et la participation à des showrooms aux USA et en Asie. Enfin, le programme Boarding pass accompagne 4 marques créatives à forte image sur des marchés à fort potentiel. Après la Corée en 2025, l’événement est prévu en Chine en 2026. ALD. La Fédération du Féminin accompagne les marques sur une dizaine de marchés. Aux Etats-Unis avec un plan de subventions pour les salons de mode et d’art de vivre à NY et les salons de mode à Miami. En Grande-Bretagne avec des subventions pour la participation à des salons locaux  et l’organisation d’un retail tour. A Tokyo, Seoul et Taipei, nous organisons des salons  Mode in France pour présenter une sélection de marques françaises aux partenaires locaux. En Chine, nous accompagnons les partenariats avec des showrooms locaux. Et, c’est nouveau, nous participons au financement d’opération de visibilité des marques françaises en collaboration avec des influenceurs et showrooms chinois pour la Fashion Week de Shanghai de mars 26. Au Moyen Orient, nous mettons en place un showroom Mode in France à Dubai et un pop-up à Dubaï. Inscription et programme : https://www.promaslist.com/actualites/welcome-on-board-les-rdv-du-20-novembre-25  

Cap sur Tokyo !

En février prochain, quelque 70 marques de mode françaises feront l’événement dans la capitale nippone avec une présentation de leurs prochaines collections et de multiples rencontres avec acheteurs et influenceurs locaux. Emmenée par PROMAS et la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (FFPAPF), une opération ambitieuse, destinée à exploiter les (nombreuses) opportunités offertes par le pays.  C’est désormais un rendez-vous bien rodé. Chaque année, PROMAS et la FFPAPF organisent une série d’événements à l’étranger avec une sélection de marques de mode françaises. L’objectif est clair… Offrir à ces maisons toutes les clés d’une implantation réussie dans un pays, ou d’une accélération de leur développement lorsque celles-ci y sont déjà installées. Très structuré, cet accompagnement permet d’appréhender une culture et un marché, de saisir les attentes particulières des consommateurs et de nouer des contacts précieux avec les personnalités-clés sur place – acheteurs (concept stores, grands magasins), bureaux de presse, journalistes, influenceurs… Ces séjours sont aussi l’occasion d’échanges très riches entre les dirigeants des différentes marques invitées, avec un mix de jeunes maisons et d’autres plus installées. Preuve de l’efficacité de ces opérations, les retours d’expérience se révèlent toujours très positifs. Les marques plébiscitent cet accompagnement très concret, elles soulignent aussi l’importance du facteur psychologique : une façon de lever les inhibitions, de montrer par l’exemple que ce développement est possible, et qu’il sera un succès. La preuve avec les deux prochains voyages proposés à Tokyo, dans un contexte où le Japon offre aujourd’hui de nombreuses opportunités pour les marques françaises. Opportunités qui tiennent notamment au rayonnement de la mode française dans le pays et à la montée en puissance d’un tourisme international qui participe à doper les ventes. Le marché japonais se doit donc d’être exploré, même si les marques déjà sur place l’affirment toutes. Une implantation au Japon nécessite du temps, un investissement financier important et la mise en place d’une stratégie de développement éprouvée pour s’assurer du succès de l’opération …  Avec les marques de mode femme, du 4 au 6 février… A l’occasion des 30 ans de Mode in France – le rendez-vous des marques françaises avec le marché japonais, la FFPAPF organise trois jours de visite à Tokyo avec un programme aussi complet qu’ambitieux. Près de 60 marques présentes sur place profiteront tout d’abord d’un retail tour, avec la visite des principaux magasins de distribution de la ville. Elles auront ensuite l’opportunité de présenter, durant ces trois jours, leurs collections automne-hiver 26-27 à un ensemble d’acheteurs (concept-stores, grands magasins) et de partenaires japonais. Elles bénéficieront également du programme MIF Shaker à distance, qui accompagne les marques souhaitant faire leurs premiers pas au Japon : clé de compréhension du marché, présentation optimale de sa marque et appréhension des attentes de la clientèle locale… Avec les marques de mode homme, du 17 au 19 février à Tokyo. Depuis quatre saisons, PROMAS organise List Tokyo, un showroom au cœur de la capitale qui présente les collections de six marques françaises de mode et accessoires homme et mixte, sélectionnées par un comité d’experts du marché Japonais. Et ce n’est pas tout puisque l’événement (quatre jours sur place), permettra également aux dirigeants de participer à un workshop d’une journée autour du retail, les trois autres jours étant dédiés à des rencontres avec des acheteurs et des influenceurs. L'occasion aussi de prendre la mesure des tendances lourdes qui font aujourd’hui la spécificité du marché japonais, notamment le désir grandissant des consommateurs pour des marques créatives, capables de les séduire avec un story-telling fort. En savoir plus sur Mode In France Tokyo 2026 : https://tokyo.modeinfrance.com/fr/  

3 questions à…. Rodolphe Gardies, cofondateur d’Asphalte.

Lancée en 2016, Asphalte s’est fait une place dans l’univers de la mode via une formule aussi vertueuse qu’ambitieuse : une mode durable, accessible et pensée autour d’un modèle de cocréation inédit. Conversation avec son cofondateur Rodolphe Gardies, alors que la maison, en forte croissance, récolte notamment les fruits de son implantation en Allemagne….   Parlez-nous de la philosophie de votre marque… Asphalte est née en 2016 avec une idée très simple : proposer des vêtements intemporels au sens noble du terme. Un vestiaire dont on ne se lasse pas, pensé pour durer et fabriqué avec des matières naturelles, le tout fabriqué exclusivement dans l’Union Européenne. Après la mode homme, nous avons lancé la femme en 2021, qui représente aujourd’hui 35% de nos ventes et continue de se développer. Quelles sont les clés de votre succès ? La marque s’est construite autour de trois piliers avec, tout d’abord, un système de précommande, ce qui nous permet de produire ce que nous sommes certains de vendre. Nos fidèles doivent attendre quelques semaines la livraison de leur vêtement mais ils bénéficient, grâce à cette formule, d’un excellent rapport qualité-prix : un pull 100% laine mérinos fabriqué au Portugal à 99 €, un jean 100% coton bio avec une toile spécialement développée pour Asphalte à 100 €. Pour que le système fonctionne, il ne faut pas commettre d’erreur sur les volumes, ni sur les modèles. C’est la raison pour laquelle nous avons également mis en place un système de cocréation. Nous envoyons des questionnaires à notre communauté (350 000 personnes désormais) qui nous fait part de ses désirs. Partant de ces attentes, nous proposons une centaine de pièces pour l’homme et la femme chaque année. Enfin, notre mode de distribution est essentiellement en ligne mais nous avons ouvert un magasin à Paris en 2024 et un à Bordeaux il y a quelques semaines. Le tout pour une croissance globale évaluée à 30% cette année. Une croissance qui tient notamment à votre développement à l’international… Nous avons décidé de nous ouvrir à l'international en 2021, en choisissant tout d’abord l’Allemagne. Après une longue enquête, nous avons compris que les valeurs d’Asphalte étaient très en phase avec celles des consommateurs allemands, notamment la lutte contre la surproduction ou la promesse de durabilité. Nous avons agi avec prudence, en lançant d’abord la mode homme. Une fois cet univers rentable, nous avons poursuivi avec l’univers femme qui marche très bien et nous comptons ouvrir un premier magasin dans les prochaines années. Aujourd’hui, l’Allemagne représente 15% de notre CA mais ce développement a pris du temps. Il a fallu comprendre la culture du pays, la façon dont les clients fonctionnaient, notamment via nos enquêtes dans le cadre des cocréations. Nous avons dû par exemple, adapter le ton de notre communication, les allemands étant moins sensibles à un franc-parler qui fonctionne très bien en France. Pour le moment, notre objectif est de conforter notre position en Allemagne avant de penser à d’autres pays. Un développement à l’international ne se fait pas à la légère, c’est un travail de longue haleine. Il faut agir avec méthode, et ne pas se décourager. Découvrez Asphalte : https://www.asphalte.com

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