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Bilan de l’UFIMH 2025.

Mode ultra éphémère, développement international… Des actions très concrètes pour défendre le secteur, et assurer sa croissance.  A lheure où la mode française fait face à des défis inédits, lUFIMH a engagé en 2025 une série dactions très ambitieuses pour soutenir la filière et penser demain, le tout avec une conviction ; le collectif est plus important que jamais. Le point sur les axes forts de cette politique avec les co-présidents de lUnion, Pierre-François Le Louët et Lionel Guérin.  Ensemble, on est plus forts. C’est avec cette certitude que l’UFIMH s’est engagée tout au long de l’année, notamment dans la lutte contre la mode ultra éphémère et les volontés d'hégémonie chinoise, alors que les difficultés de pouvoir d'achat réorientent la consommation vers plus de services et moins de biens. Dans ce contexte, l’UFIMH a travaillé à bâtir un projet collectif pour se défendre contre ces agressions mais pas seulement. Ce projet -solide, français et européen- est également orienté vers le développement durable, la conquête de nouveaux marchés et la désirabilité des marques en mettant en lumière créativité et savoir-faire. Pour cela, l’UFIMH a renforcé son influence, son pouvoir d’action, et concentré ses efforts autour de trois axes forts 1/ La fast fashion, un combat crucial pour lavenir de la filière.  Sur le plan national, l’UFIMH a œuvré auprès des parlementaires, de l'Assemblée nationale et du Sénat pour l’élaboration d’une loi en faveur de la réduction de l'impact environnemental, visant directement les plateformes d’e-commerce de mode ultra-express. Cette loi, votée à l’unanimité à l'Assemblée nationale en 2024, l’a été également au Sénat au mois de juin dernier. Parallèlement à cet engagement, l’UFIMH a soutenu l’instauration d'une taxe sur les petits colis, qui sera discutée dans le projet de loi de finances 2026, à l'initiative du gouvernement. « Nous avons, plus globalement, cherché à mobiliser les pouvoirs publics sur les multiples effets délétères de ces plateformes, ajoute Pierre-François Le Louët. Le secteur a été entendu puisque le ministre du commerce, Serge Papin, a exigé la suspension de Shein pendant quelques jours, en lançant une action judiciaire et en incitant la Commission européenne à accélérer les travaux sur le sujet”.  Des actions largement déployées à l’échelle européenne. L’UFIMH a également mené plusieurs initiatives d’envergure sur le plan européen, rassemblant notamment 24 fédérations européennes de la mode autour d'un texte condamnant l‘ultra-fast fashion et appelant la Commission à agir, ceci en collaboration avec l’association européenne Euratex, partenaire privilégiée de l’Union. Alors que le dialogue est désormais engagé avec les représentants de la Commission européenne, l’objectif s’articule autour de plusieurs axes.  Il s’agit tout d’abord de faire aboutir les enquêtes menées contre ces plateformes avec, à la clé, le paiement d’amendes extrêmement importantes. Rappelons qu’à la suite des actions menées par l’UFIMH en France, la Chine a été condamnée à 190 millions d'euros d'amende, uniquement pour notre pays. « Dautres actions sont également en cours, notamment la réforme du code des douanes européen afin que les petits colis (moins de 150 ,) puissent être taxés de droits de douane, ce qui permettrait également à ces services de contrôler les envois, précise Pierre-François Le Louet. En France, 200 000 colis ont déjà été contrôlés, révélant quune grande majorité comportait des anomalies : produits dangereux, factures manquantes. Tout cela participe à lutter contre la concurrence totalement déloyale menée par ces plateformes. » Un volet médiatique pour sensibiliser le public à cette cause commune. Troisième axe d’engagement, l’action médiatique avec plusieurs dizaines d'interventions en 2025 dans la presse, à la télévision, à la radio, pour sensibiliser le grand public à ces sujets. « Ces victoires donnent beaucoup d’énergie pour la suite, notamment avec la perspective dune action portée par une centaine de marques qui vise à dénoncer les agissements frauduleux de Shein et leur impact sur les entreprises de mode, poursuit Pierre-François Le Louët. Laffaire sera plaidée en janvier 2026 au tribunal d'Aix en Provence et lUFIMH est associée à cette action, tout comme les membres de la fédération. Dans ce même esprit collectif, les liens seront renforcés avec d'autres pays européens - Italie, Portugal… où des initiatives locales similaires sont en train d'émerger contre la mode ultra-express ». 2/ Un accompagnement au développement international et à la transition écologique.   En 2025, plus de 250 entreprises ont été soutenues par l’UFIMH dans leur développement international via une démarche sur mesure, selon les besoins et le degré de maturité de chaque marque. « Certaines ont participé à des salons professionnels à l’étranger, dautres ont découvert de nouveaux marchés grâce à des séjours dimmersion permettant de rencontrer les principaux acteurs locaux, précise Lionel Guérin. Une politique de développement à l'export dautant plus stratégique quelle intervient à un moment où le marché intérieur est compliqué. » Par ailleurs, un plan d'action digital a été mis en place pour permettre à plus de 200 entreprises de participer à un programme d'aide à la transformation numérique - développement de plateformes de vente en ligne, renforcement du potentiel de leur e-shop. En 2025, quarante entreprises ont aussi bénéficié de l’expertise de consultants RSE pour accélérer leur politique de transformation en termes de développement durable ; le tout avec le soutien du Défi. 3/ Des programmes pour repenser et vitaliser les formations.  Le sujet est notamment emmené par l’IFM, école d’excellence de la mode française et par l’AICP qui développe un partenariat avec l’Ecole Supérieure des Industries du Vêtement permettant aux deux organismes à prendre chacun en charge les formations qu'il maîtrise le mieux. Elle a également soutenu la campagne de valorisation des métiers techniques du secteur, portée depuis 2019 par le Comité Stratégique de Filière Mode & Luxe. Par ailleurs, l’Ufimh a mené des actions de sensibilisation à la richesse de la filière dans les écoles et les lycées avec des visites d'entreprises et des stages école-industrie. L’objectif est bien sûr de susciter des vocations en accélérant le maillage entreprises et établissements scolaires, notamment dans les territoires afin de répondre aux difficultés de recrutement de professionnels qualifiés. Reste maintenant à agir pour que ces actions soient prolongées en 2026, dans une période de restriction budgétaire. « Cest une affaire de cohérence des politiques publiques, assure Pierre-François Le Louët. On ne peut, d'un côté, affirmer que le secteur est une priorité du gouvernement et, de l'autre, affaiblir les moyens collectifs de ces entreprises. Dans ce contexte, lUFIMH reste extrêmement mobilisée pour que les ressources du Défi soient préservées, condition-clé pour prolonger cette politique de soutien aux entreprises ».

En Mode Durable : une nouvelle plateforme pour faciliter la démarche responsable des entreprises…

Avec le soutien précieux du Défi, la Fédération Française du prêt-à-porter féminin, Promincor – Lingerie Française et la Fédération de la Maille, de la Lingerie & du Balnéaire ont imaginé un portail offrant aux entreprises de la filière des contenus concrets et pratiques pour accélérer leur politique en termes de développement durable. La Maison du Savoir-Faire et de la Création revient dans cet article sur les atouts de ce nouvel outil. Selon le rapport Quantis paru en 2018, “la mode représenterait près de 8% des émissions mondiales de CO2, sans compter les enjeux liés aux conditions de travail dans la chaîne d'approvisionnement et à la surconsommation encouragée par la fast fashion” rappelle la plateforme En Mode Durable sur son site enmodedurable.fr. Face à ces défis écologiques, ce ne sont certes pas les initiatives et sources (labels, associations, structures publiques ou privées…) qui manquent. Mais les acteurs de la Mode française peinent souvent, surtout les petites et moyennes structures, à se retrouver dans un tel maquis, pour accéder aux bonnes informations et à prioriser leurs actions. Un portail pour faciliter laccès à linformation C’est le constat qu’ont justement réalisé les trois organisations professionnelles de l’Habillement que sont l’Union Française des Industries Mode et Habillement (Ufimh), Promincor – Lingerie Française et la Fédération de la Maille, de la Lingerie & du Balnéaire. Cela les a incitées à imaginer un autre dispositif d’accès et d’utilisation de l’information de la Mode Durable, à savoir le portail enmodedurable.fr, lancé en avril dernier. Financé par le Défi, le Comité de Développement et de Promotion de l'Habillement, celui-ci est libre d’accès pour toutes les entreprises du secteur. “Il semble exister beaucoup d’informations que nous pouvons trouver sur divers canaux. Mais celle-ci n’est pas toujours juste, souvent très partielle et pas toujours très claire et compréhensible. Nous avons donc voulu créer quelque chose de structuré, pédagogique, interactif et le plus complet sur les thématiques abordées, afin que les entreprises puissent mieux comprendre ces sujets, les prioriser et les anticiper, voire élaborer une feuille de route RSE en fonction de leur stratégie globale", explique Karine Sfar, Déléguée Générale de Promincor - Lingerie Française et de la Fédération de la Maille, de la Lingerie & du Balnéaire. “La genèse de cette plateforme a été les trois guides que nous avons successivement publiés en 2019, 2021 et 2022, portant sur les approvisionnements, puis l’écoconception et enfin, la communication responsable, explique Adeline Dargent, Responsable RSE de l’Ufimh. Nous avons toujours associé les entreprises à la conception de ces guides destinés à les accompagner de façon pédagogique et didactique, avec à la fois du contenu et des outils très concrets… Les acteurs de la filière, y compris ceux du mass market et du luxe, soit au-delà des marques premium que nous fédérons initialement, se sont bien emparés de ces guides. Mais ces derniers avaient été conçus dans un format PDF un peu lourd, pas forcément évident à utiliser, surtout pour de petites entreprises. Nous nous sommes donc demandés comment rendre plus accessibles ces informations et outils de façon plus simple et qui prenne moins de temps". Un outil pragmatique Les équipes RSE des trois Fédérations ont ainsi collaboré avec l’agence de communication spécialisée Hyssop, pour un travail de réécriture et de rendu plus accessible, et avec les experts qui avaient déjà travaillé sur les guides, à savoir les cabinets Blue Quest et Ecoeff Lab, pour la validation des contenus. “Notre portail n’est peut-être pas le plus complet, mais il est le plus pragmatique, souligne Adeline Dargent (Ufimh). Aucun outil n’existait sous cette forme, il existait des plateformes liées au Développement Durable comme Refashion par exemple, qui s’avère complémentaire. Notre idée n’était pas de refaire ce qui existait déjà”. En Mode Durable se distingue ainsi des plateformes déjà en place, mettant en relation des acteurs ou des annuaires de la Mode responsable. La Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin a d’ailleurs elle-même déployé, en 2020, un tel annuaire, initialement baptisé “Ressources Green”, refondu début 2024 dans “l’Ecosystème de la Mode” et devenu ainsi un outil global de mise en relation entre tous les acteurs de la Mode Responsable. En Mode Durable se situe, lui, sur un autre plan en apportant des éléments de réponse pratiques pour “outiller” les entreprises, les “accompagner et progresser” sur de tels sujets. “Il facilite l’accès à l’information sur la Mode Responsable et la rend aussi plus ludique, explique Adeline Dargent. Cet outil est abordable quelle que soit la maturité de l’entreprise, sa taille et est tout public. Quels que soient le service et la nature de l’entreprise, il y a une réponse". Approvisionnement responsable, écoconception et communication responsable La plateforme a été bâtie avec quatre entrées renvoyant aux principales thématiques -Approvisionnements Responsables, Écoconception et Communication Responsable-, plus une partie “News” évoquant l’actualité réglementaire et des dispositifs déployés par les fédérations. “Les entreprises peuvent accéder à différents degrés d’informations en fonction de leur niveau de maturité progressive, au nombre de trois: débuter (débutant), se structurer (intermédiaire) et enfin, accélérer (avancé), débouchant sur des cartes (ou fiches) différentes à consulter” détaille Adeline Dargent, qui insiste sur le caractère “interactif” de la plateforme, le contenu d’une fiche pouvant renvoyer au contenu d’une autre fiche. Outre du contenu, le portail intègre des outils pratiques, comme une priorisation d’actions à réaliser via des check lists ou des questionnaires à destination, par exemple de ses fournisseurs, ou encore des études de cas exemplaires. “Les guides ayant servi de base à la plateforme avaient été élaborés avec un comité de pilotage d’entreprises variées et représentatives afin d’orienter les sujets vers de l’opérationnel, indique Karine Sfar (Promincor -Lingerie Française et Fédération de la Maille, de la Lingerie et du Balnéaire). Les témoignages alors intégrés ont été repris sur la plateforme afin de montrer qu’il ne s’agit pas de simple littérature mais de réalisations concrètes. Et le but sera de l’enrichir encore à l’avenir avec d’autres ambassadeurs (marques, industriels…) d’autres exemples probants, des bonnes pratiques…”. En matière d’approvisionnement, le portail répertorie ainsi, pour chaque matière, des options plus responsables, comme le coton labellisé “GOTS” (Global Organic Textile Standard). D’autres fiches proposent du contenu pour avancer en fonction de la maturité de l’entreprise. Les entreprises plus “débutantes” peuvent, par exemple, accéder à une évaluation des risques pays et celles, ayant un niveau intermédiaire, prendre connaissance de la synthèse du projet pilote de Traçabilité coordonné par le Défi en 2020 et 2022, et ayant réuni 13 marques pour développer et tester des solutions. Casser les idées reçues Sur cette thématique de l’Approvisionnement responsable, Adeline Dargent (Ufimh) observe que “la plateforme permet de casser certaines idées reçues. Des entreprises se demandent par exemple si le fait d’utiliser des matières recyclées aboutit forcément à un bilan écoresponsable positif dans la mesure où le produit risque d’être moins solide et donc moins durable de ce point de vue là. Beaucoup de gens sont par ailleurs persuadés que le transport a un impact très important sur le bilan, alors qu’en fait, il est très limité. En revanche, la partie amont de l’approvisionnement des matières, de la culture (par exemple celle du coton non bio, qui est gourmande en eau et pesticides) jusqu’aux apprêts, compte bien davantage”. Côté écoconception, la plateforme propose par exemple aux entreprises débutantes une boîte à outils avec des fiches dédiées, inspirée et adaptée pour la Mode, des travaux de la norme X30-260, qui proposent une méthodologie pragmatique de mise en place d’une telle démarche. Par ailleurs, une fiche livre le témoignage du groupe de lingerie Chantelle, évoquant sa réflexion sur les notions de réparabilité afin de faciliter la seconde main de ses articles. Éviter les pièges du “greenwashing Enfin, dans la thématique “communication responsable”, que cela soit auprès des clients, des fournisseurs ou des salariés, et en particulier, du personnel de vente, le portail explique aux entreprises débutantes comment “se lancer, sans brûler ni les étapes, ni les ailes” ; à celles de niveau intermédiaire, comment adapter ses prises de parole en fonction du profil de ses collaborateurs, et enfin ; pour les sociétés d’un niveau avancé, comment “gagner en influence” sur le sujet de la RSE, via les réseaux sociaux. Sur ce dernier thème, Adeline Dargent (Ufimh) évoque, parmi les outils, une checklist de questions à se poser pour éviter les pièges du greenwashing. “Il s’agit d’être très vigilant sur ce plan, y compris en termes réglementaires, détaille la responsable RSE de l’Ufimh. La plateforme propose aussi un “stress test” pour sensibiliser les responsables de vente sur les termes à ne jamais employer”. D’une façon générale, Adeline Dargent voit dans le portail “un formidable outil de sensibilisation qui peut être pris en main aussi bien par l’équipe de direction que par la totalité des salariés, que ce soit dans l’achat, la vente, le marketing, la communication, etc”. Il permet aussi de former “ses éventuels nouveaux collaborateurs” aux “enjeux et points sensibles de la Mode Durable à prioriser”, souligne-t-elle. “Chaque salarié va se nourrir d’informations concernant son domaine d’activité et sa fonction, renchérit Karine Sfar (Promincor- Lingerie Française et Fédération de la Maille, de la Lingerie et du Balnéaire). Par exemple, les responsables de collections et les stylistes pourront plutôt s’intéresser aux bonnes pratiques d’écoconception pour mieux concevoir leurs produits”. Elle ajoute que “la plateforme permet de démystifier un certain nombre de croyances et de sortir des idées préconçues pour ouvrir positivement ses chakras. Chaque professionnel va pouvoir appréhender les problématiques RSE avec son niveau de connaissances et y trouver son compte. Si l’objectif est commun à tous, à savoir avancer vers une Mode plus Responsable et plus Durable, les chemins seront propres à chaque entreprise. Certaines auront pour priorité de concevoir tous leurs produits en coton issu de l’agriculture biologique, d’autres d’augmenter fortement la part de fibres recyclées dans leurs collections et d’autres encore de favoriser la biodiversité…”. Mieux se faire connaître La plateforme a jusqu’ici limité sa communication, les Fédérations étant très mobilisées par les sujets réglementaires et législatifs actuels (tels que la loi Anti Fast Fashion…). Dans de telles conditions, Adeline Dargent (Ufimh) ne s’étonne pas qu’En Mode Durable n’ait pas encore été contactée par des structures tierces pour créer d’éventuelles synergies. Mais la plateforme y serait tout à fait ouverte, ajoute-t-elle. Observant, malgré tout, une hausse immédiate des consultations d’En Mode Durable dans la foulée de la publication d’un article dans la presse B to B, la plateforme projette de mieux se faire connaître à court terme.  Un atelier, s’appuyant sur ses outils, est d’ores et déjà envisagé au second semestre. S’il est encore trop tôt pour citer des statistiques de consultation, Adeline Dargent estime comme “très large”, “le profil de marques susceptibles d’être intéressées” par ce nouvel outil et qui “va de la grande distribution au luxe en passant par des marques premium”. En attendant, En Mode Durable compte bien activer sa communauté, notamment en incitant ses utilisateurs à faire des recommandations sur d’éventuels manques qu’ils aimeraient la voir combler. Un onglet “proposer une idée” est ainsi à leur disposition sur la plateforme afin de “soumettre des sujets qui posent question”. De façon générale, la plateforme est vouée à évoluer au fil du temps. A court terme, “il y aura des mises à jour nécessaires d’un point de vue réglementaire, car cela bouge beaucoup actuellement à ce niveau tant en France qu’en Europe. Nous envisageons donc, à partir de l’an prochain, de compléter nos outils et informations en ce sens”, explique Adeline Dargent (Ufimh).  “A plus long terme”, la plateforme devrait aussi élargir son périmètre, ses initiateurs souhaitant “développer tout ce qui a trait à la biodiversité ou à l’impact social pour l’enrichir, des guides devant voir le jour sur ces sujets au cours du premier semestre 2026”. Premiers objectifs atteints En attendant, Adeline Dargent pense qu’En Mode durable a d’ores et déjà atteint ses premiers objectifs. “Si j’étais dans une entreprise, c’est l’outil que j’aurais adoré avoir pour travailler sur les sujets de la Mode Responsable, il est très didactique, permet d’aller directement à l’information en fonction de son sujet ; le tout répondant à la curiosité de chacun” souligne la responsable RSE de la l’Ufimh. Certes, les Fédérations constatent actuellement un ralentissement des actions des entreprises en termes de Développement Durable. “Leurs budgets alloués à ces sujets sont plutôt en baisse en raison, d’une part, d’un contexte économique compliqué et d’autre part, de l’allocation d’une partie de leurs ressources à la mise en conformité juridique (loi Agec, Traçabilité…) avec, à la clé, de nouveaux outils coûteux. En 2024, les très grosses entreprises ont aussi dû appliquer la mise en oeuvre de la Directive CSRD, imposant du reporting extra financier sur la durabilité”, note Adeline Dargent. Malgré cette nouvelle donne, En Mode Durable compte bien s’imposer comme une aide précieuse pour les entreprises de la filière Habillement dans leur cheminement vert. “Notre ambition est que la plateforme devienne un outil de référence sur la Mode Responsable à moyen terme”, annoncent Adeline Dargent et Karine Sfar. Pour accéder à la plateforme En Mode Durable : https://www.enmodedurable.fr Pour en savoir plus sur La Maison du Savoir-Faire et de la Création: https://maisondusavoirfaire.com/

3 questions à… Marie Bouhier, responsable RSE de Rivedroite Paris

“Notre projet, allier plaisir et consommation responsable”.  Avec ses lignes d’accessoires éco-conçus, cette jeune marque française relève l’ambitieux défi de proposer une marque à la fois vertueuse et ultra-désirable. Le point sur les axes forts qui font le succès de Rivedroite Paris, alors que la maison s’apprête à fêter son dixième anniversaire.  Pouvez-vous tout d’abord nous présenter votre maison…. Rivedroite Paris a été fondée en 2016 par deux sœurs et une amie - Aurélie Jansem, Yasmine Auquier Buron et Sofia Buron avec un même objectif. Faire évoluer une industrie de la mode encore peu consciente des enjeux sociaux et écologiques. En 2016, elles choisissent de sauter le pas alors qu’elles voient défiler, sur les routes du Maroc, des camions entiers emplis de déchets textiles destinés à la destruction. Elles décident alors de lancer une marque de sacs et d’accessoires fabriqués exclusivement à partir de matières premières recyclées ou upcyclées. Des matières provenant de chutes ou de fins de tissus, récupérées et revalorisées dans une entreprise près d’Alicante. Yasmine est désormais responsable de la stratégie et du développement de la marque, Sofia est chargée de la conception des produits et de l’image et Aurélie pilote les opérations en boutique et digitales. Le tout avec un motto – créer une mode engagée pour une génération consciente. Cette philosophie fédère sans cesse de nouveaux adeptes et l’entreprise est rentable depuis ses débuts. Les collections sont distribuées via un site internet, nous avons ouvert deux boutiques à Paris et travaillons avec un réseau de distributeurs et revendeurs en France et à l'international, États-Unis et Asie. Décrivez-nous vos collections, comment les développez-vous ? Nous avons commencé par l’univers des accessoires avec tous types de sacs : cabas, sacs de voyage, bananes… Nous menons une vraie réflexion en termes d’esthétique et de praticité, avec des portés fluides et des modèles versatiles - sac de sport transformé en sac 24h etc. Nous proposons une collection intemporelle avec une large palette -du bleu marine, camel, rouge intense. Nous présentons aussi une gamme avec des motifs animaliers vitaminés – nos sacs à main léopard ou zèbre, imaginés en collaboration avec une artiste française ; le tout enrichi de 2-3 collections capsules chaque année. Depuis 2024, nous avons développé une collection de prêt à porter, avec quelques pièces iconiques (veste worker, tee-shirts…) fabriquées avec des matières recyclées ou naturelles, comme le Corozo issu des graines de palmier que nous utilisons pour les boutons. Notre pull best-seller est à base d’un molleton mixant matières recyclées et organiques, reprenant l’esprit des anciens pulls des années 60, 70 aux États-Unis. Depuis 2024, vous êtes reconnue comme entreprise à mission. Qu’est-ce que cela implique au quotidien ? La responsabilité sociale et environnementale est au cœur des préoccupations de la maison, ceci depuis sa naissance. Nous fabriquons près de Casablanca et, dès notre première collection, nous avons travaillé avec des artisans que nous rémunérons dignement en les aidant sur le chemin de l’entreprenariat -formation, gestion administrative de leur société…. Nous travaillons en circuit court, essentiellement autour du bassin méditerranéen. Nous avons également développé un service de réparation et un département seconde main, pour amplifier nos différentes offres circulaires. Notre développement a été rapide, nous cherchons aujourd’hui à conforter nos acquis en restant plus que jamais fidèles à nos engagements. Proposer un nouvel art de consommer où l'hédonisme durable devient le nouveau standard, en alliant plaisir et consommation responsable. Pour en savoir plus: https://www.rivedroite-paris.com/

Grand entretien avec Anne-Laure Druguet & Hervé Huchet

Respectivement Directrice Internationale de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, et Directeur du Développement International PROMAS/Fédération des Industries du Vêtement Masculin. La stratégie à l’export, entre prudence et conquête de nouveaux marchés. Le 20 novembre prochain à Paris, l’événement Welcome on board proposera conférences et ateliers pour explorer les opportunités de développement à l’international de la filière mode. Avec nos experts, le point en avant-première sur la situation géopolitique du moment et les temps forts de cette journée. 1/ En amont de l’événement, pouvez-vous nous présenter votre regard sur le contexte géopolitique international, et ses conséquences pour la filière ? HH. A l’évidence, ce contexte transforme en profondeur l’ensemble des marchés. Aux Etats-Unis, les taux de change et les nouvelles taxes en vigueur nous sont défavorables. Face à cela, nous constatons que les marques françaises déjà installées conservent leurs clients mais qu’il est plus difficile pour les nouvelles de s’implanter.  Au Japon, le Yen nous est défavorable mais le marché reste intéressé par les marques françaises. En Chine, les marques locales sont devenues plus performantes et compétitives, ce qui recentre les opportunités sur nos marques de luxe et nos maisons les plus créatives. D’une manière générale, la prudence s’impose avant de se lancer dans un développement à l’international. Ceci passe par l’élaboration d’un business plan précis et la nécessité de se rendre, en amont, dans le pays choisi pour comprendre sa culture, les attentes des clients et s’assurer qu’elles sont en phase avec l’identité de sa propre marque.  Par ailleurs, il faut savoir que les acheteurs prennent du temps avant de référencer une nouvelle marque. Il est dont indispensable de prévoir dans sa stratégie trois participations au moins à des salons pour espérer un retour sur investissement positif. ALD.  Ces récents événements ont démontré l’extrême volatilité des marchés. Il est donc essentiel, pour les marques de mode, de travailler à répartir les risques. Mais il ne faut oublier aussi que la période peut être source de nouvelles opportunités en termes de marchés, à conforter ou à conquérir. 2/ L’événement Welcome on board a justement pour but d’accompagner les marques dans leur développement à l’international. Dans ce contexte, quelles sont les recommandations générales des experts ? HH. La situation permet en effet de se tourner vers de nouvelles destinations qui peuvent constituer de vraies opportunités : Afrique du sud, Inde, Indonésie … et d’être attentif aux politiques européennes qui prévoient de nouveaux accords de libre échange pour faciliter l’export (toutefois liés à une production made in Europe). Par ailleurs, il est essentiel de diversifier son sourcing pour éviter d’être pénalisé par de fortes taxes sur certains marchés. Pensé par des directeurs export d’institutions et destiné aux dirigeants de marques, Welcome on board offrira un panorama à 180° des opportunités de marchés, des stratégies à mettre en place, des outils à développer… 3/ Quels seront les temps forts de cette journée ? ALD.  Conférences et tables rondes permettront d’aborder les questions clés en termes de développement international.  Comment se réinventer dans un monde instable et transformer cette instabilité en opportunité ? Quelles sont les attentes des acheteurs internationaux en termes de prix, de volumes, et de durabilité ? Au-delà des implantations classiques, quels formats plus agiles ont déjà fait leurs preuves (pop-ups, corners et collaborations locales) ? Enfin, nous évoquerons le rôle de la révolution digitale dans le développement d’une stratégie à l’international, avec un focus sur l’IA et la data, pensées comme de nouveaux agents pour l’export. 4/ L’événement Welcome on board s’intègre à une politique globale menée par les différentes fédérations membres de l’Ufimh, et avec le soutien du Défi, pour accompagner les marques dans leur croissance à l’international. Quelles sont les différentes actions mises en place ? HH. La Fédération française du vêtement masculin (PROMAS) soutient des événements avec le même objectif dans des pays précis : Italie, Danemark, USA, Japon, Corée,Taiwan. Nous accordons des subventions pour la protection de nos marques en Asie et la participation à des showrooms aux USA et en Asie. Enfin, le programme Boarding pass accompagne 4 marques créatives à forte image sur des marchés à fort potentiel. Après la Corée en 2025, l’événement est prévu en Chine en 2026. ALD. La Fédération du Féminin accompagne les marques sur une dizaine de marchés. Aux Etats-Unis avec un plan de subventions pour les salons de mode et d’art de vivre à NY et les salons de mode à Miami. En Grande-Bretagne avec des subventions pour la participation à des salons locaux  et l’organisation d’un retail tour. A Tokyo, Seoul et Taipei, nous organisons des salons  Mode in France pour présenter une sélection de marques françaises aux partenaires locaux. En Chine, nous accompagnons les partenariats avec des showrooms locaux. Et, c’est nouveau, nous participons au financement d’opération de visibilité des marques françaises en collaboration avec des influenceurs et showrooms chinois pour la Fashion Week de Shanghai de mars 26. Au Moyen Orient, nous mettons en place un showroom Mode in France à Dubai et un pop-up à Dubaï. Inscription et programme : https://www.promaslist.com/actualites/welcome-on-board-les-rdv-du-20-novembre-25  

Cap sur Tokyo !

En février prochain, quelque 70 marques de mode françaises feront l’événement dans la capitale nippone avec une présentation de leurs prochaines collections et de multiples rencontres avec acheteurs et influenceurs locaux. Emmenée par PROMAS et la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (FFPAPF), une opération ambitieuse, destinée à exploiter les (nombreuses) opportunités offertes par le pays.  C’est désormais un rendez-vous bien rodé. Chaque année, PROMAS et la FFPAPF organisent une série d’événements à l’étranger avec une sélection de marques de mode françaises. L’objectif est clair… Offrir à ces maisons toutes les clés d’une implantation réussie dans un pays, ou d’une accélération de leur développement lorsque celles-ci y sont déjà installées. Très structuré, cet accompagnement permet d’appréhender une culture et un marché, de saisir les attentes particulières des consommateurs et de nouer des contacts précieux avec les personnalités-clés sur place – acheteurs (concept stores, grands magasins), bureaux de presse, journalistes, influenceurs… Ces séjours sont aussi l’occasion d’échanges très riches entre les dirigeants des différentes marques invitées, avec un mix de jeunes maisons et d’autres plus installées. Preuve de l’efficacité de ces opérations, les retours d’expérience se révèlent toujours très positifs. Les marques plébiscitent cet accompagnement très concret, elles soulignent aussi l’importance du facteur psychologique : une façon de lever les inhibitions, de montrer par l’exemple que ce développement est possible, et qu’il sera un succès. La preuve avec les deux prochains voyages proposés à Tokyo, dans un contexte où le Japon offre aujourd’hui de nombreuses opportunités pour les marques françaises. Opportunités qui tiennent notamment au rayonnement de la mode française dans le pays et à la montée en puissance d’un tourisme international qui participe à doper les ventes. Le marché japonais se doit donc d’être exploré, même si les marques déjà sur place l’affirment toutes. Une implantation au Japon nécessite du temps, un investissement financier important et la mise en place d’une stratégie de développement éprouvée pour s’assurer du succès de l’opération …  Avec les marques de mode femme, du 4 au 6 février… A l’occasion des 30 ans de Mode in France – le rendez-vous des marques françaises avec le marché japonais, la FFPAPF organise trois jours de visite à Tokyo avec un programme aussi complet qu’ambitieux. Près de 60 marques présentes sur place profiteront tout d’abord d’un retail tour, avec la visite des principaux magasins de distribution de la ville. Elles auront ensuite l’opportunité de présenter, durant ces trois jours, leurs collections automne-hiver 26-27 à un ensemble d’acheteurs (concept-stores, grands magasins) et de partenaires japonais. Elles bénéficieront également du programme MIF Shaker à distance, qui accompagne les marques souhaitant faire leurs premiers pas au Japon : clé de compréhension du marché, présentation optimale de sa marque et appréhension des attentes de la clientèle locale… Avec les marques de mode homme, du 17 au 19 février à Tokyo. Depuis quatre saisons, PROMAS organise List Tokyo, un showroom au cœur de la capitale qui présente les collections de six marques françaises de mode et accessoires homme et mixte, sélectionnées par un comité d’experts du marché Japonais. Et ce n’est pas tout puisque l’événement (quatre jours sur place), permettra également aux dirigeants de participer à un workshop d’une journée autour du retail, les trois autres jours étant dédiés à des rencontres avec des acheteurs et des influenceurs. L'occasion aussi de prendre la mesure des tendances lourdes qui font aujourd’hui la spécificité du marché japonais, notamment le désir grandissant des consommateurs pour des marques créatives, capables de les séduire avec un story-telling fort. En savoir plus sur Mode In France Tokyo 2026 : https://tokyo.modeinfrance.com/fr/  

3 questions à…. Rodolphe Gardies, cofondateur d’Asphalte.

Lancée en 2016, Asphalte s’est fait une place dans l’univers de la mode via une formule aussi vertueuse qu’ambitieuse : une mode durable, accessible et pensée autour d’un modèle de cocréation inédit. Conversation avec son cofondateur Rodolphe Gardies, alors que la maison, en forte croissance, récolte notamment les fruits de son implantation en Allemagne….   Parlez-nous de la philosophie de votre marque… Asphalte est née en 2016 avec une idée très simple : proposer des vêtements intemporels au sens noble du terme. Un vestiaire dont on ne se lasse pas, pensé pour durer et fabriqué avec des matières naturelles, le tout fabriqué exclusivement dans l’Union Européenne. Après la mode homme, nous avons lancé la femme en 2021, qui représente aujourd’hui 35% de nos ventes et continue de se développer. Quelles sont les clés de votre succès ? La marque s’est construite autour de trois piliers avec, tout d’abord, un système de précommande, ce qui nous permet de produire ce que nous sommes certains de vendre. Nos fidèles doivent attendre quelques semaines la livraison de leur vêtement mais ils bénéficient, grâce à cette formule, d’un excellent rapport qualité-prix : un pull 100% laine mérinos fabriqué au Portugal à 99 €, un jean 100% coton bio avec une toile spécialement développée pour Asphalte à 100 €. Pour que le système fonctionne, il ne faut pas commettre d’erreur sur les volumes, ni sur les modèles. C’est la raison pour laquelle nous avons également mis en place un système de cocréation. Nous envoyons des questionnaires à notre communauté (350 000 personnes désormais) qui nous fait part de ses désirs. Partant de ces attentes, nous proposons une centaine de pièces pour l’homme et la femme chaque année. Enfin, notre mode de distribution est essentiellement en ligne mais nous avons ouvert un magasin à Paris en 2024 et un à Bordeaux il y a quelques semaines. Le tout pour une croissance globale évaluée à 30% cette année. Une croissance qui tient notamment à votre développement à l’international… Nous avons décidé de nous ouvrir à l'international en 2021, en choisissant tout d’abord l’Allemagne. Après une longue enquête, nous avons compris que les valeurs d’Asphalte étaient très en phase avec celles des consommateurs allemands, notamment la lutte contre la surproduction ou la promesse de durabilité. Nous avons agi avec prudence, en lançant d’abord la mode homme. Une fois cet univers rentable, nous avons poursuivi avec l’univers femme qui marche très bien et nous comptons ouvrir un premier magasin dans les prochaines années. Aujourd’hui, l’Allemagne représente 15% de notre CA mais ce développement a pris du temps. Il a fallu comprendre la culture du pays, la façon dont les clients fonctionnaient, notamment via nos enquêtes dans le cadre des cocréations. Nous avons dû par exemple, adapter le ton de notre communication, les allemands étant moins sensibles à un franc-parler qui fonctionne très bien en France. Pour le moment, notre objectif est de conforter notre position en Allemagne avant de penser à d’autres pays. Un développement à l’international ne se fait pas à la légère, c’est un travail de longue haleine. Il faut agir avec méthode, et ne pas se décourager. Découvrez Asphalte : https://www.asphalte.com

Le grand entretien avec… Frédéric Maus, Président du salon Who’s Next.

Who’s Next, un catalyseur de transactions, et d’inspirations. C’est l’un des événements majeurs pour l’ensemble de la filière, notamment depuis l’importante croissance de ses visiteurs étrangers. Président du salon Who’s Next, Frédéric Maus nous dresse le bilan très éclairant de l’édition de septembre dernier. Nombre de visiteurs, nouveautés 2025, grandes tendances du secteur en termes de développement ou de distribution… Le point sur les axes-clé qui ont signé l’événement.    Le salon s’est déroulé du 6 au 8 septembre dernier dans un contexte géopolitique assez chahuté. Quel regard portez-vous de cette édition ? En dépit de la période difficile, le bilan s’est révélé très positif pour nos trois entités. Who’s Next s’impose désormais comme LE rendez-vous international de la mode et du retail. Bijorhca confirme son rôle de référent pour la joaillerie et Interfilière Paris est devenue une plateforme internationale incontournable en termes de sourcing et d’innovation textile. Côté visiteurs, nous avons enregistré une progression globale de 3%, portée notamment par nos partenariats stratégiques avec Ankostore (plus de 300 000 détaillants) et l’intégration de PagesMode (plus de 25000 boutiques référencées). En termes d’exposants, la tendance est identique. Plus de 1300 marques et fournisseurs ont répondu à l’appel et l’on observe une progression significative du marché international (37% France et 63% étranger). Le tout avec de nouveaux entrants, ce qui atteste de l’intérêt grandissant pour l’événement. Ces 1300 marques correspondent au nombre maximum pour la superficie du grand hall de la Porte de Versailles. Cette donnée n’est pas une contrainte mais une opportunité, qui permet d’affirmer notre rôle de curator via notre comité de sélection, et de déployer une offre en phase avec les attentes de nos acheteurs en termes de savoir-faire et de vitalité créative. Grâce à ce nombre restreint, nous restons un salon à taille humaine avec une expérience de visite unanimement appréciée… Même si Who’s Next s’impose comme le leader européen des salons pour la mode et les accessoires féminins : l’écosystème parfait pour remplir les carnets de commandes. Who’s Next est aussi un laboratoire d'idées et de prospective. Quelles évolutions avez-vous constaté pour ce cru 2025 ? Les collections printemps-été 2026 présentées étaient évidemment très variées mais on pouvait repérer quelques lignes de force, notamment un goût affirmé pour des palettes de couleurs joyeuses et bien vivantes. Une façon de rappeler le côté résilient de la mode, sa capacité à l’optimisme et à l’énergie, y compris dans un contexte plutôt morose. Autre observation positive, un engagement toujours soutenu pour l’éco-responsabilité, en dépit du backlash dont on parle beaucoup. Les enjeux écologiques restent une donnée incontournable pour les marques, induisant de nouvelles façons d'aborder la création. Enfin, nous avons observé une tendance grandissante à l’hybridation des modèles, qui semble plus que jamais la clé de croissance des industries créatives. Beaucoup de marques, nées en ligne, perçoivent aujourd’hui les limites de cette démarche et se tournent vers le wholesale et le réseau français de 14 000 détaillants multimarques. Ce canal historique de la mode, solidement installé et sans frontières, demeure la colonne vertébrale de la distribution mondiale. Pour les marques traditionnelles en revanche, un réseau de boutiques en propre devient souvent un investissement très lourd, ce qui les incite à se tourner vers le digital pour assurer leur croissance, tout en conservant le wholesale pour sécuriser volume et visibilité. Le salon se veut également un laboratoire de réflexion avec des prises de parole, des conférences… Notre Creative Hub a proposé une matériauthèque et des démonstrations de savoir-faire avec des focus couleurs, devenant un vrai laboratoire d’idées et d’innovation au cœur du salon. Who’s next Lab a prolongé cette dynamique en explorant des formes émergentes de création : impression 3D, IA générative et modélisation, matériaux bio-inspirés, design expérimental. Ces expériences se sont enrichies de formats culturels avec, notamment, la célébration des 40 ans du magazine de design Intramuros. Enfin, la WSN Academy a ajouté une dimension plus stratégique avec une série de conférences et de débats d’experts co-organisés avec la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (membre de l’UFIMH), valorisant un écosystème solide de partenaires institutionnels et professionnels : Francéclat, Comité Français de la couleur… Autant d’événements qui attestent que Who’s Next n’est pas seulement un lieu de transaction mais aussi un catalyseur d’inspiration. Un rendez-vous qui mêle créativité, innovation et idées neuves pour penser l’avenir des filières. Le salon a également fait l’actualité avec le lancement de Who’s Next Home et du parcours Sourcing & Solutions. Pouvez-vous nous en dire plus ? Who’s Next Home est né d’un constat, la convergence croissante entre mode et design. La rencontre de ces deux univers s’exprime notamment par les déclinaisons déco et design de nombreuses marques mais aussi par des modes de création très proches, l’inventivité de la mode venant souvent servir le dessin des objets du quotidien. De nombreuses marques proposent désormais des boutiques pensées comme des concept-stores, des lieux de vie avec des pop’up et de multiples univers, ce qui correspond à l’attente des consommateurs. Forts de ces observations, nous avons pensé cette entité Who’s Next Home avec la présence d’une cinquantaine de marques qui revendiquent une création artisanale et engagée, le tout organisé dans une scénographie immersive ; un espace d’inspiration à part entière. Dans le même temps, nous avons lancé le parcours Sourcing & Solutions pour faciliter les recherches des professionnels et connecter toute la chaîne de création, de la matière première au produit fini. Au cœur de ce parcours, le Creative Hub a réuni innovation et savoir-faire, prouvant que le sourcing - longtemps perçu comme une simple étape technique- s’impose désormais comme un vrai moteur de différenciation et de création de valeur. Vous préparez déjà la prochaine édition du salon, en janvier prochain. Pouvez-vous nous donner en avant-première, quelques informations ? Nous allons poursuivre notre implication dans le domaine du design avec la montée en puissance de Who’s Next Home qui deviendra Shoppe Object Paris, en association avec le groupe américain Andmore, exploitant d’espaces d’exposition et de showrooms haut de gamme. L’objectif ? Faire de l’entité un “salon dans le salon” et organiser ensemble des événements internationaux autour du design et du retail. Pour le reste, nous aimons garder le secret car la profession vient à Who’s Next pour vivre un moment un peu extraordinaire et nous essayons d'être aussi créatifs que les gens qui nous font confiance. La surprise est donc essentielle mais je peux vous déjà dévoiler le nom de cette prochaine édition : Room 01 26. Retrouvez informations et dates de la prochaine édition sur le site : www.whosnext.com

Programme Trait d’Union, un appel à candidatures pour promouvoir le Made in France.

Vous êtes à la tête d’une entreprise et vous souhaitez vous restructurer autour du Made in France ? Profitez d’une opportunité rare avec l’appel à candidatures pour le programme Trait d’Union qui se clôturera le 3 novembre prochain. Créé à l’initiative de PROMAS, la Maison du Savoir-Faire et de la Création (MSFC), le Groupement de la Fabrication Française (GFF), membres de l’UFIMH et avec le soutien du DEFI, ce programme permettra à cinq marques de mode françaises, créatives et engagées, de bénéficier d’un accompagnement personnalisé de qualité vers le Made in France. “Réactiver le dialogue parfois oublié entre créateurs et fabricants, essentiel à l’histoire d’un vêtement Made in France” : c’est l’objectif de Trait d’Union, le tout nouveau programme visant à accompagner “des marques de mode dans une démarche de production plus locale, responsable et engagée, en facilitant des collaborations concrètes avec des façonniers français aux savoir-faire d’exception”, exprime Hervé Huchet, directeur international de PROMAS. Le 8 octobre dernier a été lancé l’Appel à Candidatures, qui se clôturera le 3 novembre à minuit, permettant de sélectionner cinq marques françaises créatives qui bénéficieront de ce “Trait d’Union”. Une opportunité de développement pour les marques françaises Le projet est porté à la fois par PROMAS, l’Office de Promotion de l’Habillement Masculin, membre de l’Union Française des Industries Mode & Habillement (UFIMH), en collaboration avec la Maison du Savoir-Faire et de la Création (MSFC), le Groupement de la Fabrication Française (GFF) et ce, avec le soutien du DEFI. Représentées au sein d’un jury, qui se réunira le 21 novembre prochain - et devant lequel les marques présélectionnées viendront présenter leur projet - ces différentes structures choisiront les 5 lauréats qui seront officialisés le 27 novembre. Avec un top départ de Trait d’Union prévu le 6 janvier 2026 ! A la clef : un programme sur mesure déployé pendant un an avec l’objectif de “faciliter des collaborations entre marques et façonniers pour la réalisation de leur collection Printemps-Été 2027”. En bref, du coaching personnalisé pour des “marques qui veulent faire beau, juste et français” ! Non seulement les heureux élus seront assistés “pas à pas dans leur démarche de production locale, alliant exigence créative et maîtrise du geste”, mais ils bénéficieront aussi de la visibilité média grand public donnée au programme. Pour le couple marque-fabricant du Made In France, l’opération est “gagnant-gagnant”. Un accompagnement sur mesure “Nous donnerons aux cinq marques de mode sélectionnées les clés du succès pour le développement, la production et la distribution de leur collection et nous allons promouvoir ces entreprises ayant fait le choix du Fabriqué en France. Notre objectif est également de tisser des liens durables entre marques créatives et façonniers français tout en valorisant les savoir-faire d’exception des ateliers de confection du territoire auprès des marques de mode et du grand public”, souligne Sylvie Maignan, responsable de la MSFC. En effet, les cinq lauréates du programme auront accès à 12 mois de coaching et de masterclass dispensés par plusieurs experts sur les sujets de sourcing, de gestion de collection et de production mais également sur les stratégies marketing, financières et commerciales. Au cœur du dispositif, sera mise en place une équipe de trois coachs dédiés respectivement à l’audit et à la coordination de projet, à la production et enfin, au commerce Wholesale et Retail. Cet accompagnement sera “cousu main” pour chaque marque, permettant ainsi de coller à ses problématiques, identifiées lors d’une phase d’audit. Il comprendra un suivi opérationnel afin de structurer durablement ses collections en cohérence avec une confection française. Les critères de candidature Pour pouvoir candidater, plusieurs conditions doivent être réunies : être une marque de mode française avec au moins trois ans d’ancienneté, dont le chiffre d’affaires a été de 500 000€ H.T minimum en 2024, afficher un bilan positif et être à jour de la taxe DEFI. Il se peut qu’elle n’ait pas encore, jusqu’ici, fait fabriquer de modèles dans l’Hexagone, mais elle doit s’engager à y produire au moins un tiers du CA H.T. de sa future collection Printemps/Été 27 (Homme, Femme ou Unisexe) avec un ou plusieurs façonniers partenaires. Laquelle collection doit proposer 60 % minimum de chaîne et trame. Du côté des façonniers : un appel à manifestation d’intérêt Ce déploiement du Made in France passera par des mises en relation qualifiées avec des professionnels de la fabrication française reconnus pour l’excellence de leurs savoir-faire, qui seront assurées par les équipes du GFF et de la MSFC. Un appel à manifestation d’intérêt sera ainsi lancé par ces deux acteurs auprès des plus de 300 façonniers référencés sur la plateforme de la Maison du Savoir-Faire et de la Création, afin d’obtenir les combinaisons idéales “marques-façonniers”. Ce processus, accompagné de conseils personnalisés dans le choix des bons partenaires, vise à favoriser des collaborations engagées et cohérentes avec les besoins des lauréats sélectionnés. A ce titre, une charte d’engagement moral tripartite entre la marque, le fabricant et les organisateurs sera signée. Une ambition grand public : le Made in France, source de créativité Enfin, Trait d’Union comprend un plan de communication grand public qui valorisera le Fabriqué en France, en donnant la vedette aux marques et façonniers participants. Le programme Trait d’union souhaite casser les codes de perception du Made in France, en montrant une image qualitative et créative qui s’inscrit entre héritage des savoir-faire et modernité de l’appareil productif des façonniers. Une campagne de communication permettra de “suivre les parcours croisés des marques et des fabricants dans un esprit narratif à travers des contenus audiovisuels diffusés sur les réseaux sociaux”. Des photos, vidéos et autres vlogs des ateliers et créateurs mettront aussi des visages sur la fabrication et création françaises. Une façon très visible, sur le terrain, de faire connaître l’opération et le talent de ces acteurs. “Trait d’Union ne cherche pas à réinventer la mode, mais à la réenchanter. En valorisant la créativité des marques et les savoir-faire des ateliers français, en favorisant la relocalisation, en misant sur la collaboration et la transparence. Le programme esquisse une nouvelle culture de mode, celle du temps, du geste, et du lien ”, Sylvie Maignan, responsable de la Maison du Savoir-Faire et de la Création. Pour postuler au programme : https://traitdunion-mode.fr

3 questions à… Violaine Moreau, responsable de marché Femme aux Galeries Lafayette.

« La mode se reconnecte aujourd’hui à la vie réelle, au style de vie » En charge des achats pour la mode femme aux Galeries Lafayette, Violaine Moreau est l’une des observatrices les plus expertes de ce marché. Pour l’UFIMH, elle nous dévoile les temps forts de la prochaine saison 2026. 1/ Le salon Who’s Next de septembre 2025 vient de dévoiler les tendances mode du printemps-été prochain. Pouvez-vous nous en présenter les grands axes ? Qu’est-ce qui vous a séduit et quelles pièces vous semblent déjà cultes ? Cette saison, le salon a infusé une véritable énergie de renouveau ! L’été 2026 s’annonce sous le signe d’une féminité assumée, avec un vestiaire dressy et joyeux, après plusieurs saisons marquées par le minimalisme.  La palette de couleurs se veut lumineuse et optimiste :  jaune, vert tendre, bleu ciel, rose pastel, des teintes claires mais vibrantes. En parallèle, des nuances plus chaudes et terreuses - marron, ocre, doré - viennent ancrer la silhouette dans un esprit naturel et solaire, avec quelques touches flashy qui viennent réveiller l’ensemble. Les matières sont fluides et sensuelles : popeline légère, dentelle, crochet, touche de sequins pour le soir. On ose désormais le mix & match : rayures, pois, carreaux, imprimés décalés, jeux de textures… tout se mélange avec élégance. Côté formes, on observe le grand retour de la robe et du mini (mini-short, mini-jupe) avec une influence seventies et des coupes trapèze. Les pièces cultes de l’été 2026 ? La robe sous toutes ses formes, le polo à rayures, les ensembles chemise + short ou pantalon matchy-matchy, la veste, le legging qui sculpte le corps et les maillots ou bodys que l’on assume désormais à la ville comme à la plage. 2/ Tout ceci contribue à faire évoluer l’allure, une façon de porter la mode. De quelles façons ? On observe une évolution vers davantage de féminité et de douceur. L’allure devient plus fluide, plus instinctive. Les femmes n’ont plus envie de silhouettes trop construites. Elles recherchent une élégance naturelle, un chic sans effort, mais teinté de gaieté. Le vestiaire se veut à la fois confortable, désirable et joyeux - une mode qui fait du bien, tout simplement. 3/ Vous êtes aujourd’hui une observatrice privilégiée des désirs des consommatrices. Quelles sont leurs attentes ? Comment ces nouvelles collections s’attachent-elles à y répondre ? Aujourd’hui, les clientes recherchent avant tout des vêtements dans lesquels elles se sentent bien, des pièces confortables, faciles à porter, mais qui restent jolies et actuelles. Elles sont attentives aux matières, à la polyvalence des pièces, à la durabilité des collections. La mode retrouve aujourd’hui sa dimension émotionnelle : elle se reconnecte à la vie réelle, au style de vie. Elle n’est plus seulement une affaire d’image, mais aussi de bien-être et d’attitude.

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